Min Tanaka : Improvisation mixte
Min Tanaka visite la Métropole dans le cadre de Présences du Japon, événement biennal réalisé par la danseuse et chorégraphe montréalaise Jocelyne Montpetit. L’artiste hors norme nous présente son nouveau solo, In Love With Locus.
Pietracupa Mélissa
Photo : Annie Leibovitz
L’apport inestimable de Min Tanaka, maître de la danse contemporaine asiatique, défie toute tentative de classement. Ayant étendu le cercle de ses collaborations dans diverses disciplines telles que l’opéra, le théâtre, le cinéma, la musique et les arts visuels, il s’est produit dans des lieux aussi prestigieux qu’inusités, comme dans la rue, dans des champs ou sur des toits. Cette fois-ci, c’est à la Cinquième Salle de la Place des Arts que nous pourrons découvrir sa nouvelle création.
Né en banlieue de Tokyo en 1945, le chorégraphe poursuit depuis les années 70 une démarche radicale, entre autres avec le Body Weather Farm, un collectif d’artistes qui s’adonnent à l’agriculture et à l’élevage, recherchant les origines de la danse dans la vie à la ferme. Depuis 2000, il est également directeur de Tokason, un collectif de danse international qu’il a fondé dans le but de retrouver l’essence du butô. Ce courant chorégraphique ayant émergé au Japon après la Seconde Guerre mondiale, forme de danse avant-gardiste qui associe la grande tradition nippone des arts de la scène à l’improvisation et à l’expressionnisme allemand, tire sa force des facultés mentales et physiques du danseur lui-même, en prenant appui sur la canalisation de l’énergie que l’interprète puise autour de lui et retransmet à l’auditoire.
Inspiré du butô, exploré aux côtés de l’influent Tatsumi Hijikata, l’art de Tanaka est qualifié de "danse-état". En constante évolution, le danseur plonge dans le désespoir et l’absurde, et cherche à libérer le corps de la fonctionnalité et de l’esthétique conventionnelles en approfondissant le mouvement par l’improvisation. Ainsi, s’abreuvant du rapport qu’il établit avec le public, ses spectacles sont toujours renouvelés.
En parallèle, le foyer de la Cinquième salle présente une exposition de l’artiste new-yorkais Charlie Steiner, récapitulant par la photographie et une installation multimédia les 24 années de travail du créateur. De plus, le samedi 9 avril à 16 h 30, une conférence intitulée Autour de Beckett, Artaud et Tanaka sera prononcée par Kuniichi Uno.
Du 6 au 9 avril
À la Cinquième salle de la Place des Arts
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