Les Acrostiches : Plaisirs ambulants
Les Acrostiches déploient leur humour acrobatique dans un spectacle intitulé Comme un p’tit air de cirque.
En 1994, alors enseignants au Centre des arts du cirque de Toulouse, Philippe Copin, Jean-Philippe Cochey-Cahuzac et Michel Navarro forment Les Acrostiches. Leur première création, Personnellement vôtre, a été vue plus de 520 fois en salle et en extérieur, en France et ailleurs. En 1998, ceux qui se font appeler Dimitri, Jak et Dangelo débarquent chez nous pour animer les rues de Montréal (Festival Juste pour rire) et Québec (Festival d’été). À l’aube de la trentaine, les trois acrobates-jongleurs-équilibristes reviennent à Montréal par la grande porte. Première compagnie étrangère accueillie dans l’enceinte de la TOHU, Les Acrostiches présentent Comme un p’tit air de cirque. Mis en scène par Christian Coumin et Sébastien Barrier, le spectacle n’a cessé de parcourir le monde depuis sa création en 2000.
Prônant un cirque à dimension humaine, le collectif – qui ajoutait récemment à sa feuille de route une troisième réalisation (Contre-temps) – ose même parsemer ses prouesses de quelques judicieuses approximations. "Ça ressemble à un cirque de famille, affirme Michel Navarro au bout du fil. Pourtant, ce n’en est pas vraiment un. Il y a, disons, des anicroches." À cheval sur les genres, faisant preuve d’autant d’esprit que d’habileté physique, les créateurs semblent assumer franchement le caractère théâtral de leur entreprise. "Nous misons avant tout sur la relation qui s’établit entre nos personnages, précise Navarro. Très différents les uns des autres, clownesques sans être enfermés dans la tradition, ils sont en perpétuelle confrontation." Difficiles à étiqueter, Les Acrostiches démontrent une désarmante polyvalence. Au cours de leur spectacle, les disciplines – des plus orthodoxes aux plus farfelues – se succèdent à un rythme effréné. Voltige équestre sur vélo et table roulante, dressage de fausses girafes siamoises, acrobaties pour hommes et mannequins, version renversante et renversée d’un air de Mozart… l’imaginaire des trois acrobates en vêtements noirs et bretelles blanches semble dénué de toute limite.
Après plus de 230 représentations, Comme un p’tit air de cirque commence à être plutôt bien rodé. "Être à l’aise techniquement permet d’être plus habile dans le jeu, explique Navarro. Malgré tout, nous sommes encore en danger. Cette fragilité donne au spectacle une sensibilité et un humour impossibles à atteindre autrement." Ayant côtoyé en France des artistes de cirque québécois qui l’ont significativement influencé, Navarro semble particulièrement fier de se produire dans la première salle de spectacle circulaire au Canada. "Même si cela met une certaine pression sur nos épaules, avoue-t-il, nous sommes très heureux d’investir ce lieu. D’ailleurs, nous tentons aussi de créer chez nous une zone de rapprochement des arts du cirque." À ce chapitre, on ne doute pas que le séjour des Acrostiches dans les installations de la TOHU soit en mesure de leur fournir de bonnes idées à rapporter dans leurs valises.
Du 12 au 23 avril
À la TOHU
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