La Giselle rouge : Le goulag intérieur
La Giselle rouge des Ballets Eifman de Saint-Pétersbourg nous offre toute la grandeur du ballet russe… la poussière en moins.
Le chorégraphe Boris Eifman n’a malheureusement pas pu nous accorder d’entrevue en raison de la première d’Anna Karenine à Saint-Pétersbourg. Voir tient cependant à souligner la toute première tournée canadienne des Ballets Eifman et de La Giselle rouge, un ballet qui parcourt l’Europe et les États-Unis depuis sept ans.
Pour élaborer son propre langage, Boris Eifman a dû rompre avec les grandes institutions soviétiques et leur censure. En 1977, il quitte le Ballet Kirov et fonde, à l’âge de 30 ans, sa propre compagnie. Prisonnier de l’URSS, sans la moindre subvention de l’État, il réussit pourtant à se faire reconnaître d’un public russe avide de nouveauté.
La Giselle rouge s’inspire librement de la vie d’Olga Spessivtseva, célèbre interprète de Giselle dans les années folles. La ballerine partage malheureusement avec son personnage de prédilection une certaine expérience de la folie, à laquelle Eifman s’est intéressé. Son ballet évoque les événements traumatisants de la vie de Spessivtseva: la révolution bolchevique, son mariage avec un officier soviétique tortionnaire, l’exil, son amour non partagé pour Nijinski.
Du calibre d’Anna Pavlova, Olga Spessivtseva incarnait l’idéal de la ballerine romantique, mariant une apparence de fragilité éthérée avec une force et une technique étonnantes. Dépressive depuis le début de sa carrière, elle est finalement internée dans un asile à l’âge de 48 ans.
Le 15 avril à 20 h
À la Salle Southam du CNA
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