Le Théâtre Kaminata : Sans issue
Scène

Le Théâtre Kaminata : Sans issue

Le Théâtre Kaminata propose la création nord-américaine de La Cheminée, une pièce du Bulgare Margarit Minkov.

Fidèle collaborateur du Groupe de la Veillée depuis 1990, le comédien Patrice Savard a pris part à certaines de ses plus marquantes productions, parmi lesquelles Les Démons de Dostoïevski et Camera obscura de Nabokov. Ailleurs qu’entre les murs du Prospero, il a participé à quelques-unes des réalisations du Théâtre Deuxième Réalité et, plus récemment, à Capharnaüm, une oeuvre de Charlotte Laurier. En assurant la création nord-américaine de La Cheminée, une farce tragique écrite en 1990 par le Bulgare Margarit Minkov, l’artiste signe sa première mise en scène et, par conséquent, l’acte de naissance du Théâtre Kaminata, une compagnie qu’il a fondée avec Marina Lapina.

Né en 1947, Margarit Minkov entre en écriture au début des années 70. Lorsqu’il meurt en 1997, l’écrivain laisse une quinzaine de textes dramatiques et des contes pour enfants. Bardée de récompenses, son œuvre bénéficie aujourd’hui d’un statut important en Bulgarie. Sa dramaturgie – que l’on dit dotée d’un humour pétillant et d’un sens brillant du dialogue – a été représentée sur les scènes du monde. Pourtant, La Cheminée est la première de ses pièces à être traduite en français. Créée au Théâtre Vidy-Lausanne en 2002 dans une mise en scène de Véronique Bellegarde, la traduction de Tzena Mileva est publiée aux éditions Les Solitaires Intempestifs.

Enfermés dans un lieu métaphorique où la cheminée n’est qu’un trou dans le mur et la porte un trompe-l’oeil, Iris (Lapina) et Henri (Richard Lemire) cherchent l’issue d’une société répressive. Victimes d’une inexplicable amnésie, les époux s’affrontent dans une quête absurde, cherchent la vérité avec un acharnement tout aussi grotesque que comique. Pour le metteur en scène, cette pièce écrite au moment de la chute du mur de Berlin semble constituer un vibrant plaidoyer pour la liberté. "La Cheminée propose une métaphore universelle de l’enfermement social et de la force de l’emprise idéologique qui font des ravages non seulement dans les pays de l’Est mais aussi à l’Ouest, affirme-t-il par voie de communiqué. C’est aussi une histoire d’amour et d’espoir, celle d’un homme et d’une femme qui veulent s’affranchir et qui luttent pour leur liberté de penser et d’agir."

Du 12 au 30 avril
À la Salle intime du Théâtre Prospero

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