Le Het National Ballet de Hollande : Pièces de collection
Scène

Le Het National Ballet de Hollande : Pièces de collection

Le Het National Ballet de Hollande nous propose une soirée passionnée, qui allie pointes et musique classique.

Cette initiative des Grands Ballets Canadiens de Montréal nous permettra d’apprécier le talent de trois des quatre chorégraphes permanents de la compagnie hollandaise, à l’intérieur d’un programme partagé. C’est ainsi que nous seront présentés Four Schumann Pieces, du chorégraphe sexagénaire de renommée internationale Hans van Manen, In Light and Shadow, de Krzysztof Pastor et Carmen, de Ted Brandsen, qui est également directeur artistique du Het National Ballet depuis le début de la saison 2003-2004. Il succédait à ce moment-là à Wayne Eagling, qui occupait cette fonction depuis déjà 12 ans.

Nous avons joint Ted Brandsen à son bureau, situé au royaume des tulipes, pour qu’il nous glisse quelques mots sur sa venue prochaine dans notre métropole. Le tout, dans un français impeccable, teinté d’un accent tout à fait charmant à la Dick Annegarn… J’ai commencé par lui demander de me parler de Carmen, question de réchauffer l’atmosphère. "Ah! Vous savez, j’ai créé ce ballet en 1999, alors que j’étais directeur artistique du West Australian Ballet. Même si l’histoire a été écrite il y a près d’un siècle et demi, le thème principal reste toujours, selon moi, universel et intemporel. C’est ce que j’aime de cette œuvre. Carmen était une femme passionnée, mais libre. Elle ne voulait être la possession d’aucun homme. Elle voulait être aimée pour ses idées et non seulement pour son corps. Mais les hommes sont possessifs. Ça lui coûtera donc la vie, car elle sera tuée par le seul homme qu’elle aura vraiment aimé. Combien de drames passionnels qui se terminent ainsi voit-on aux nouvelles, encore à notre époque…" Après ces constatations, on ne pourra plus dire que le ballet sur pointes ne peut pas être actuel!

"Four Schumann Pieces, pour leur part, s’inscrivent dans une tradition plus académique, sur le plan technique, même si le thème est plutôt dans le ton romantique. En ce sens qu’il s’agit de l’histoire d’un personnage central, un soliste, en l’occurrence, autour duquel évolueront cinq couples symbolisant son imaginaire. L’œuvre ayant déjà trente ans, Hans van Manen en a profité pour renouveler la scénographie et les costumes en fonction d’une esthétique plus moderne." Il est à noter que le ballet avait été composé, à l’origine, pour le Royal Ballet de Londres.

Finalement, In Light and Shadow, de Krzysztof Pastor, interprétée sur deux airs de Bach (l’Aria des Variations Goldberg et la Suite pour orchestre en ré majeur no 3). Il s’agit de la pièce d’ouverture de la soirée. "Ça commence par un pas de deux très intime qui explose, ensuite, dans une suite de mouvements de groupe qui exprime une certaine joie de vivre." Une pièce de printemps, on dirait! Et comme son titre l’indique, la composition des éclairages a un rôle important à jouer: "En effet, on pourra admirer certains jeux de clair-obscur qui viendront teinter l’ambiance et diriger le regard du spectateur." Un travail de collaboration qui, lors du processus de création, s’est d’ailleurs effectué en parallèle à la composition chorégraphique, souligne le directeur artistique.

"Je tiens également à mentionner que la soliste Nathalie Caris, une Québécoise d’origine, mettra un terme à 24 ans de carrière avec cette pièce, qu’elle dansera pour la dernière fois, dans un mois, en Hollande. C’est une interprète que nous admirons beaucoup. Cette tournée d’adieu est en quelque sorte un hommage qu’elle livre à son public… et à sa passion pour la danse." C’est donc avec un sentiment de fraternité pour une artiste de chez nous que nous accueillerons ce spectacle impressionnant.

Du 5 au 7 mai
À la Salle Wilfrid-Pelletier

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