Serge Boucher : Bonbons mélangés
Serge Boucher s’inspire encore une fois de la famille pour nous offrir Les bonbons qui sauvent la vie, une pièce sur l’incapacité et l’impuissance. Rencontre avec l’auteur.
France a toujours été le mouton noir de sa famille. Elle a 35 ans et elle est maniacodépressive. Sa sœur Brigitte, elle, est parfaite. À la suite d’un drame, "une anecdote par rapport à tout ce qui est vécu dans la pièce", nous dit Serge Boucher, France se retrouve en prison. Là, elle reverra sa sœur qu’elle ne fréquentait plus du tout. Sa mère lui rendra également visite, et son père, juste avant la fin de sa peine, menaçant de la renier, viendra lui demander de marcher droit, de suivre la ligne.
"J’ai mis en scène une famille dont les membres ont une ligne de tracée, mais qu’un drame, soudainement, vient bouleverser. En fait, la ligne était déjà bouleversée avant le drame mais ils faisaient "comme si". Probablement qu’ils savaient, comme dans 24 poses (l’avant-dernière pièce de l’auteur), qu’un jour surviendrait quelque chose, parce que France, elle n’est pas mouton noir d’hier…" France, c’est le personnage que joue Maude Guérin, une actrice que l’auteur avait en tête au moment d’écrire la pièce. Une actrice qui l’avait merveilleusement bien servi dans Motel Hélène. Même chose pour le rôle du père, interprété par Michel Dumont qui, lui, jouait dans 24 poses. René Richard Cyr, le metteur en scène, n’en est pas non plus à sa première collaboration avec l’auteur.
TROUS DE MÉMOIRE
Avec Les bonbons qui sauvent la vie, Boucher a dessiné une famille de gens qui foncent et qui ont une idée précise de ce qu’est la vie. "Ils sont comme ça et c’est un peu ce qui en fait un constat très dur sur l’humain. Présentement, comme au moment où j’écrivais la pièce, je me dis que nous vivons dans un monde fou et je me demande comment on va arriver à réparer les choses. Est-ce que l’irréparable est réparable? C’est ça que ça soulève…"
À la Salle Maurice-O’Bready
Le 4 mai à 20 h
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