Les Érotisseries : Circus eroticus
Les Érotisseries, c’est un spectacle de cirque créé autour du thème de l’érotisme. Une fantaisie lubrique des Productions Carmagnoles, qui organisent le fabuleux carnaval du même nom dans la forêt de Melbourne.
Ce qui a attiré mon attention vers le spectacle, ce sont les affiches qui ornent quelques lieux publics de la ville. On y voit le dessin d’une geisha tenant une assiette avec un poulet écartelé et orné d’un sexe féminin. Les Productions Carmagnoles présentent Les Érotisseries, disait l’affiche… Tiens, tiens!
La troupe songeait depuis quelques années à créer un spectacle gravitant autour du thème de l’érotisme. Lorsque la Station C à Montréal lui a proposé de concevoir un événement pour la Saint-Valentin, elle a décidé de plonger.
La geisha constitue le personnage central de ce cirque pas comme les autres. Les spectateurs sont invités à entrer dans ses différents jardins: le jardin mythique, le jardin poétique et le red light. Les personnages qui habitent ces jardins proposent des numéros de trapèze, de cerceau, de danse du feu, de gumboots (métal!), d’acrobatie sur vélo, de clown… À travers cette diversité de performances, une constance: l’érotisme.
Durant le processus de création, les artistes ont beaucoup discuté et réfléchi sur le sujet de l’érotisme. "L’érotisme, c’est une question assez lourde, qui est utilisée de toutes sortes de manières, souligne l’un des artisans du spectacle, Mathieu Riel. On a été confrontés aux questions: c’est quoi l’érotisme de nos jours? Comment ne pas tomber dans les clichés sans non plus les réfuter? Il y a des numéros plus sensuels, plus réservés, plus prudes même! Certains plus pervers, d’autres cruels. Ça passe de l’un à l’autre."
Osons maintenant la question voyeuriste: va-t-on voir des corps nus, des seins, des fesses?… "Il y a de la nudité, mais c’est bien dosé. C’est plus des flashes pas très longs", répond le président et cofondateur des Productions Carmagnoles, Emmanuel Cyr. "On ne s’est pas nécessairement censurés là-dessus. Mais ce n’est pas un spectacle porno!" renchérit Mathieu. La performance est toutefois interdite aux moins de 18 ans et déconseillée à l’escouade de la moralité.
AUTOPRODUCTIONS CARMAGNOLES
En cette ère où le cirque québécois rayonne partout dans le monde, les Productions Carmagnoles autoproduisent tous leurs spectacles et ne comptent pour le moment sur aucune subvention gouvernementale. "On est des gens d’action. On crée avec les moyens qu’on a", souligne Emmanuel. "Ça fait qu’on est obligés de s’entraider. On a un très, très grand réseau d’amis. Tout le monde aide", poursuit Mathieu. Le réseau Carmagnoles a des ramifications jusqu’à Sherbrooke, où le collectif a trouvé des endroits pour héberger et nourrir la vingtaine d’artistes qui participent aux Érotisseries.
Les deux saltimbanques interviewés se disent enchantés de présenter le spectacle au Théâtre Granada, qu’ils décrivent comme un lieu érotique avec ses grands rideaux de velours rouge, ses dorures, son caractère historique et son énergie. La troupe compte bien utiliser les balcons qui bordent la scène, où la geisha fera certaines apparitions.
Le 6 mai à 20 h
Au Théâtre Granada
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