Raymond Devos : Double niveau
Scène

Raymond Devos : Double niveau

Même s’il n’a pas écrit beaucoup de pièces, Raymond Devos a su bien faire les choses, comme en témoigne cet intrigant objet théâtral qu’est Extra Muros.

Écrite en 1959, Extra Muros plonge les spectateurs dans l’univers imaginaire d’Antoine (Nicolas Saluzzo), un employé modèle qui se fait mettre à la porte après 10 ans de loyaux services. Le choc de cette nouvelle éveillera les cinq personnalités qui dormaient en lui: le truand, le travailleur, le comptable, l’intellectuel et le notable.

Aboutissant dans une prison, qui se veut surtout imaginaire, il croisera différents personnages: une amoureuse, un patron, un aumônier, un psychiatre et son infirmière, son voisin, le gardien de prison – également le gardien de sa conscience – et des gendarmes qui voudront l’arrêter pour "usurpation d’identité et usage de faux".

La pièce, montée par des participants aux ateliers-théâtre du Double Signe, serait constituée d’une "série d’évasions verbales", comme le dit la metteure en scène Lysanne Gallant. "Raymond Devos jongle avec les mots comme on jongle avec des patates chaudes, souligne la jolie dame, qui a été séduite par l’intelligence des mots de Devos. Le texte est très exigeant pour des comédiens amateurs, à cause du rythme et surtout à cause du fait qu’il est truffé de doubles sens. Il faut arriver à porter le sens, observe-t-elle. Mais ils le font très bien!" Même si elle a été écrite il y a plus de 40 ans, l’œuvre pose des questions universelles et toujours actuelles: Dieu existe-t-il? Où allons-nous? Etc.

Fort occupée dans d’autres projets, Lysanne Gallant s’est adjoint les services de Denis Turgeon pour la seconder. Participant aux ateliers en tant que comédien, il a travaillé à la conception des décors et pensé à la façon d’orchestrer les nombreuses transitions du spectacle. L’action de la pièce est ponctuée par les bruits et les interventions sonores d’un musicien live, Olivier Hébert. Pour le reste, les deux metteurs en scène évoquent le très beau travail d’Hélène Collin aux maquillages.

Du 12 au 14 mai à 20 h
Au Théâtre Léonard-Saint-Laurent

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