Festival de théâtre des Amériques : Chemins de traverse

Depuis sa fondation en 1985, le Festival de théâtre des Amériques a offert aux fanatiques de création contemporaine une multitude de moments inoubliables. À la barre du FTA depuis maintenant 20 ans, Marie-Hélène Falcon déclare: "Nous avons maintenant la possibilité d’arpenter la planète. En portant le regard ailleurs, nous retrouvons des préoccupations communes, mais aussi des langages artistiques et esthétiques très différents." Du 25 mai au 8 juin, les spectateurs de la 11e édition du FTA auront droit à 15 jours de grandes découvertes. Rien de moins que 18 spectacles d’ici et d’ailleurs, 1 chantier, 5 rencontres-débats, 4 lectures publiques et 6 projections cinématographiques.

Pour donner le coup d’envoi à un événement soutenu par les idées-force de l’altérité et du métissage, les organisateurs ont invité Denis Marleau à présenter, en première mondiale, Nous étions assis sur le rivage du monde…, une œuvre poétique et brutale de l’auteur franco-béninois José Pliya. Au fil des ans, Alain Françon, l’actuel directeur du Théâtre national de la Colline à Paris, a fait preuve de dispositions naturelles pour les écritures contemporaines. De passage à Montréal pour la première fois, le metteur en scène propose e (un romand-dit), une épopée tragicomique du Saguenéen Daniel Danis, et Si ce n’est toi, un grinçant huis clos post-apocalyptique du Britannique Edward Bond. Pour sa part, Claude Poissant, directeur du Théâtre PàP, lève le voile sur Le Traitement, une pièce-choc du Britannique Martin Crimp. Les Canadiens John Mighton et Daniel Brooks signent Half Life, une émouvante histoire d’amour entre deux octogénaires. À la tête de la Needcompany de Bruxelles, le Flamand Jan Lauwers dirige La Chambre d’Isabella, une œuvre de tous les emportements – probablement la production la plus attendue de cette quinzaine. Danio Manfredini orchestre Cinema Cielo, une transposition de Notre-Dame-des-Fleurs, un roman dans lequel Jean Genet s’adonne à une irrévérencieuse apologie de la délinquance.

AVANT-GARDES

Peepshow ou le fantasme selon Marie Brassard. Photo: Catherine Chagnon

Cette année, le FTA accorde une place importante à de jeunes créateurs du Moyen-Orient. L’Iranien Amir Reza Koohestani traduit les mutations actuelles de son pays avec Dance on Glasses. Les Libanais Rabih Mroué et Lina Saneh proposent Biokhraphia et Looking for a Missing Employee, des spectacles minimalistes où le vrai et le faux s’amalgament de manière troublante. Avec une vidéo-performance intitulée The Room, l’Égyptienne Amal El Kenawy explore la dissolution de soi dans les liens du mariage. Tout aussi avant-gardiste, le Québécois Benoît Lachambre dirige 100 Rencontres, une installation qui rassemble des créateurs aux allégeances les plus diverses. Avec Peepshow, Marie Brassard s’aventure dans les territoires labyrinthiques du fantasme.

Dédié aux jeunes créateurs, le volet Nouvelles Scènes réunit cinq des plus pertinentes démarches artistiques actuelles, celles de Pascal Lafond (Le Doux Parfum du vide), de la Cellule lumière rouge (Je ne sais pas si vous êtes comme moi), de Stéphane Gladyszewski (In Side et Aura), de Dave St-Pierre (La Pornographie des âmes) et de Marilyn Perreault (Les Apatrides). Le Café-Bar de la Cinémathèque (lieu de rendez-vous des festivaliers), le Café du Monument-National et le Théâtre d’Aujourd’hui recevront lectures, rencontres et débats aux intitulés prometteurs. En terminant, mentionnons que Wajdi Mouawad dirige un chantier où, avec son équipe, il entreprend la création d’un spectacle intitulé Forêts. Pour obtenir tous les détails de la programmation, composez le (514) 871-2224 ou consultez le www.fta.qc.ca.

Festival de théâtre des Amériques
Du 25 mai au 8 juin

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