15 Vies sur tapis rouge : Au volant d’un tapis volant

On s’étonne d’abord du titre… "Parce que tout se déroule sur un tapis rouge", précise Vicky Côté. "D’habitude, on pense que ce qui est mis sur le tapis rouge, c’est ce qui est important, continue Fannie Gagnon, mais des choses qui ne le méritent pas se retrouvent là plus souvent qu’autrement. Ici, on met le théâtre sur le tapis rouge! En même temps, ce qui est joué sur ce tapis rouge, ce sont des scènes de dérision, de critique sociale. C’est noble d’être capable de se tourner en dérision."

Une critique sociale, mais rafraîchissante, tiennent à souligner les créatrices de la pièce. "Ce n’est pas moralisateur, ni lourd. C’est plutôt absurde, on pousse à fond certaines situations qui en deviennent ridicules", racontent-elles. Ainsi, des travers humains sont grossis et dévoilés au grand jour sur le tapis rouge. La violence, la dépendance envers la télévision, les déchets, les comportements sociaux… autant de sujets – 15! – comme autant de petites vies qu’on isole pour mieux les voir. "Au départ, le but du projet était de construire une pièce universelle. On voulait pouvoir être comprises n’importe où, sans la barrière de la langue ou de références culturelles trop précises, évoque Fannie. Pour cela, on présente de courts tableaux, presque totalement muets. C’est du théâtre très corporel. Quand on exploite la voix, c’est en tant que sons, et non nécessairement pour dire des mots." Ces petits sketchs sont joués par les deux filles avec le moins possible de décors et d’accessoires. Avec ce strict minimum, elles arrivent à créer un petit univers cohérent et esthétique. "Pour pouvoir aller partout et s’adapter à toutes sortes de salles, on a réduit tout notre équipement. Tout rentre dans la boîte d’un camion", remarque Vicky, amusée.

Entre chacune des 15 vies, un troisième personnage, joué par Claude Gaudreault, fait des apparitions. "Claude, c’est un peu l’ange déchu. Il descend sur terre et expérimente à fond tous ses vices", explique Vicky. "Son jeu se rapproche de la performance. Il se tient en dehors de l’espace scénique et interagit avec le public. C’est semi-improvisé", continue Fannie. Claude Gaudreault s’est aussi en bonne partie chargé de la mise en scène des saynètes, aidé de Sara Moisan.

Avec leur spectacle, les filles ont plein de projets en tête pour l’été, l’automne et le reste. Des festivals au Québec et, pourquoi pas, en Europe. Le but premier était bien de créer un spectacle pouvant être itinérant.

Le 28 mai à 20 h
Au Café Cambio

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