Stéphane Gladyzewski : Pièces et main-d’ouvre
Le FTA accueille Stéphane Gladyzewski et ses deux pièces In Side et Aura, au croisement des arts visuels et de la performance.
Objets hybrides, projections vidéo, architecture lumineuse et langage corporel composent le programme proposé par le Montréalais d’origine polonaise Stéphane Gladyzewski dans le cadre du volet Nouvelles scènes du 11e Festival de théâtre des Amériques. L’artiste multidisciplinaire y présente ses créations In Side et Aura, les deux premières parties d’une trilogie en cours de création.
Formé en photographie et bachelier du programme interdisciplinaire de Concordia, Gladyzewski évolue dans le secteur des arts visuels comme dans celui des arts de la scène. À la fois danseur, sculpteur, chorégraphe, scénographe et vidéaste, le jeune créateur est reconnu pour son exploration des univers visuels et sensoriels à travers l’établissement d’un dialogue entre corps, matière et lumière. "Mon principal défi consiste à travailler la technologie tout en faisant en sorte que le produit créé demeure empreint de sensibilité", évoque l’artiste polymorphe.
Produite en 2003, sa première pièce dite "expérientielle", In Side, visait à jumeler danse et vidéo en projetant des images sur des tissus et sur le corps des danseurs. D’une durée d’une quinzaine de minutes, cette création mixte média pour deux danseurs a été présentée au MAI (Montréal, arts interculturels) dans le cadre du Projet Projo du Studio 303 et a traversé la frontière pour être livrée lors de l’événement Repérages/Danse à Lille. "In Side marque le tout début de mon exploration. Il s’agit pour moi d’un poème vivant, qui m’a permis d’acquérir une certaine maîtrise des enjeux techniques. Ainsi, tout en conservant la même alchimie, j’ai pu reprendre certains des éléments développés et pousser un peu plus loin en créant Aura."
Davantage atmosphérique, Aura, pièce de 40 minutes dévoilée au début d’avril, intègre une interaction entre l’imagerie vidéo et différents corps-écrans. Composée de tissus semi-transparents, de bois et de latex, la structure scénographique évolue dans un univers lumineux signé Jean Jauvin. Résultats d’un travail très technique, tout déplacement, toute projection ou tout effet visuel doivent être respectés très précisément, ce qui demande beaucoup de justesse aux trois danseurs, Katie Ward, Emmanuel Proulx et Élizabeth Emberly. Pour ce qui est des projections, les images ont été captées l’automne dernier, impliquant plus de 300 heures d’exploration. "Créer, pour moi, c’est comme faire un puzzle. D’abord, on sort les pièces, ensuite on établit un cadre et peu à peu on complète l’image finale recherchée."
Et à quoi doit-on s’attendre pour la troisième pièce à venir? "Un espace vivant dans lequel le spectateur peut s’intégrer et interagir avec la matière organique et technologique", de confier l’artiste désireux de repousser ses limites une fois de plus.
Les 30 et 31 mai et les 1er et 2 juin
À Tangente
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