Coin St-Laurent : Faits divers
Avec Coin St-Laurent, la compagnie Urbi et Orbi propose cinq courtes pièces comme autant de coups d’œil au célèbre boulevard.
Jade Bérubé
Photo : Urbi et Orbi
Le boulevard Saint-Laurent, surnommé la Main, regorge de secrets bien gardés. Parfois opulente, parfois crasseuse, oubliée ou envahie, cette interminable artère est bien connue pour son côté hétérogène. Inqualifiable dans son intégralité.
C’est un peu ce que l’on pourrait dire du projet mis sur pied par Yvan Bienvenue. Inspirés par les cinq doigts de la main, cinq auteurs ont chacun écrit une courte pièce se situant à diverses intersections du boulevard. Ces cinq pièces présentées l’une à la suite de l’autre sur la scène de La Licorne nous font voyager du bord de la rivière des Prairies au Red Light, en passant par le quartier portugais et les carrefours branchés.
Souvent superficielles quoique parfois divertissantes, les courtes pièces se suivent mais ne se ressemblent pas. Le texte de François Archambault ouvre le spectacle avec un conflit de générations écrit sur un mode comique que certains acteurs soulignent un peu trop. Le texte de Jean-Marc Dalpé propose quant à lui une réflexion intéressante sur la confiance. Elizabeth Bourget nous transporte ensuite dans une famille d’immigrants, où la mère désirant transmettre ses valeurs ancestrales découvre que sa fille ne rêve que d’intégration. Le texte de François Létourneau repose sur une série de gags souvent réussis au détriment toutefois d’une cohérence d’ensemble. Enfin, quatre monologues de Fanny Britt nous entraînent dans un embouteillage causé par l’arrivée à Montréal d’Angelina Jolie.
Philippe Lambert, qui signe la mise en scène, se contente de laisser toute la place aux textes, ce qui accentue peut-être l’effet un peu bâclé d’une pièce qui, malgré ses airs de théâtre estival, fait partie de la programmation régulière. Les quatre acteurs, se partageant tous les rôles, se retrouvent souvent avec une trame narrative bien mince. Heureusement, Pierre Curzi transcende généralement l’anecdote, créant de véritables moments de théâtre. Avec aussi Monique Spaziani, Émilie Bibeau et Jean-François Nadeau.
Jusqu’au 18 juin
Au Théâtre La Licorne
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