Festival international de Danse Encore : Beauté dansante
Scène

Festival international de Danse Encore : Beauté dansante

Le Festival international de Danse Encore de Trois-Rivières, pour une 11e année, redore l’image de la danse et crée une gigantesque fête populaire autour d’elle. Entretien avec Anik Bissonnette, l’une des danseuses étoiles de l’événement.

La pluie bat le rythme depuis plusieurs jours déjà. Pourtant, la voix au bout du fil est douce et joyeuse. Anik Bissonnette, première danseuse des Grands Ballets Canadiens de Montréal et présidente du Regroupement québécois de la danse, semble à des kilomètres des caprices du temps. Son esprit vagabonde ailleurs, quelque part dans un studio de la métropole.

POINTÉE VERS L’AVANT

Folle de son art, la femme de 43 ans entrevoit difficilement le jour où elle devra arrêter de danser. Elle y pense cependant. C’est pourquoi elle additionne les projets connexes: réalisation d’un DVD d’étirements avec Alexandre Despatie selon l’approche de Miranda Esmonde-White, direction artistique du Festival des arts de Saint-Sauveur… La danseuse expérimente afin de se découvrir une autre passion, une seconde carrière. "Je fais plein de choses en même temps. Un peu trop même… […] C’est difficile pour moi d’arrêter de danser parce que c’est quelque chose que je fais depuis tellement longtemps. C’est presque devenu un mode de vie. C’est autant physique que psychologique. Je suis donc dans une période de recherche et… j’espère que je vais trouver!"

Sentant le moment fatidique qui approche, elle profite au maximum de chaque instant qui passe. "Quand des occasions se présentent, comme être invitée au Festival de Danse Encore, je saute dessus et ça devient presque ma priorité", admet Anik Bissonnette, qui mord dans les plaisirs simples qu’offre sa discipline. "C’est drôle, moi, ce n’est pas vraiment la scène qui me touche le plus. C’est plutôt de me retrouver dans un studio, en répétition, avec des gens avec qui j’ai envie de travailler. À un moment donné, je disais: "Je n’ai plus envie de me faire chier dans un studio avec un chorégraphe qui me fait chier." Maintenant, j’ai envie de me retrouver avec des gens que j’aime et qui sont capables de sortir autre chose de moi, et d’avoir du plaisir. La cerise sur le sundae, naturellement, c’est le spectacle. Mais ce n’est pas la scène qui me fait continuer de danser."

MOTS CONTEMPORAINS

Lors de son passage à Trois-Rivières, l’interprète se produira aux côtés du danseur et chorégraphe Shawn Hounsell, personnalité qu’elle connaît depuis une bonne dizaine d’années. Elle glissera alors dans l’univers de la danse contemporaine. Bien qu’associée au ballet, Anik Bissonnette se sent à l’aise dans ce style, surtout que le créateur conserve le langage classique. "J’adore travailler avec lui. C’est vraiment un chorégraphe extraordinaire, s’exclame-t-elle. Je pense vraiment qu’il a développé son vocabulaire, ce qui n’est pas facile. Il a son style. En voyant une chorégraphie, on est capable de dire: "Ça, c’est du Shawn Hounsell." Et ça, c’est une grande qualité que Shawn a." Quel est au juste ce langage? "C’est un vocabulaire très actuel, très musical, très organique. Pour nous, interprètes, il y a des chorégraphes, même s’ils sont très populaires, qui ne sont ni faciles ni plaisants à danser. Ce que Shawn fait, c’est plaisant à danser. On sent vraiment que, dans la chorégraphie, le mouvement veut dire quelque chose. C’est pourquoi il est plus facile d’interpréter des émotions", dit-elle doucement.

Le 11 juin à 13 h 30

À la Maison de la culture de Trois-Rivières

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Encore

Après avoir rallongé sa durée en 2003 et 2004, le Festival international de Danse Encore revient avec une formule plus condensée pour sa 11e édition. Il ramène ses activités à quatre journées d’activités intenses. L’événement se déroule ainsi du 9 au 12 juin, en plein centre-ville de Trois-Rivières. Si le nombre de jours a diminué, le nombre de plateaux de danse a, quant à lui, augmenté à 15. Parmi les plus importants se trouveront la Salle J.-A.-Thompson, la Maison de la culture de Trois-Rivières, le Cégep de Trois-Rivières, les Studios de l’Astragale et… la Scène extérieure Bell. De fait, des spectacles (gratuits!) en plein air rythmeront la programmation. Ils prendront entre autres l’allure de trois grandes fêtes aux styles très différents: hip-hop, disco et latino. Outre la présentation de ses prestigieux Galas Rossetti (11 et 12 juin), Danse Encore propose ses Soirées Mondor (9 et 10 juin). Pour l’occasion, le Festival recevra StealFocus, une compagnie qui réunit plusieurs des musiciens et des danseurs de Céline Dion à Las Vegas, et Tapestry Dance. Un volet destiné aux enfants a également été ajouté cette année. Ce sont les Productions Cas public qui s’occuperont de cette portion avec leur conte de Charles Perrault, Barbe bleue.