La Roulotte : Le Baron itinérant
Pour sa 53e saison, le Théâtre de la Roulotte reprend un itinéraire traversant 34 parcs de Montréal pour présenter ses histoires et sa version du Baron de Münchausen. Rencontre avec le metteur en scène, Hugo Bélanger.
"D’abord, lance Hugo Bélanger, il faut savoir que c’est la plus vieille compagnie de théâtre pour enfants au Québec. Au départ, la Roulotte, qui est une initiative de la Ville de Montréal, n’était pas censée présenter du théâtre joué par des professionnels, mais bien par des enfants à qui on aurait fait réaliser de petits sketchs. Paul Buissonneau, le directeur de l’époque, a dit: "C’est bien, mais il faudrait aussi leur présenter du théâtre." Donc, au début, c’était un mélange de plusieurs choses: une partie qui faisait un peu "talents Catelli", avec des enfants qui présentaient leurs sketchs, une pantomime (car à l’époque il n’y avait pas de microphone) et une chanson mimée pour rassembler les enfants en terrain connu, Le Bon Roi Dagobert, par exemple."
Sorti de l’école en 1995, Hugo Bélanger a roulé sa bosse au Québec et en France, où il a également suivi différents stages de masque et de jeu physique. En 1998, il fonde le Théâtre Tout à Trac, une troupe de théâtre spécialisée dans le jeu masqué dont il est l’auteur et le metteur en scène (il a d’ailleurs intégré un numéro de masque au concept de la Roulotte). Il a aussi œuvré du côté de la marionnette et du théâtre de rue avec Les Sages Fous pendant deux ans, ce qui l’a fait travailler un peu partout en Europe et qui rend toute naturelle sa participation à la Roulotte. De plus, il a déjà exercé son métier de comédien auprès de Paul Buissonneau dans Pierre et le loup et connaît donc assez bien l’esprit que voulait instaurer ce dernier. "Dans le temps, ils jouaient parfois devant mille personnes. Il n’y avait tellement rien pour les enfants à l’époque que tous les gens qui faisaient balconville se retrouvaient là." La Roulotte est donc devenue un lieu rassembleur qui a démocratisé le théâtre et formé autant les acteurs que le public. "La Roulotte a lancé plusieurs carrières: Yvon Deschamps, Jean-Louis Millette, Marie Eykel, Luc Durand, Robert Gravel. Depuis environ dix ans, ce sont les finissants des écoles de théâtre qui composent la distribution et s’occupent aussi de la technique et des décors. Ça devient leur premier contrat."
En montant Le Baron de Münchausen, pièce de 50 minutes qui rassemble plein de personnages légendaires et de figures mythiques qui se croisent par le recoupement de petites histoires, de contes, de légendes, les comédiens se frottent à de grands personnages comme Cyrano tout en donnant l’occasion aux enfants de faire connaissance avec eux. "Buissonneau disait: laissons tomber les pièces didactiques, on va travailler plutôt sur l’imaginaire, faire rêver les enfants, leur conter quelque chose. Et je trouve ça très important de suivre cette même lignée, qui rejoint l’esprit de La Boîte à surprises, de Sol et Gobelet. C’est très formateur pour les comédiens et pour les enfants, ça ouvre l’imaginaire. Quand je pense aux sorties scolaires, je dis toujours qu’amener quelqu’un au théâtre, c’est un acte de culture, c’est un apprentissage. Pas nécessaire d’avoir un examen sur le sujet pour en tirer quelque chose, le seul fait d’y aller est déjà une étape importante vers la culture." Et les parents? "Il faut aussi leur donner un spectacle qu’ils aiment, surtout que plusieurs viennent revivre une expérience dont le souvenir est merveilleux."
Du 27 juin au 17 août
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