Pierrette Robitaille : La grande séduction
Pierrette Robitaille sera de la distribution de la comédie Quelques livres de trop, présentée au Théâtre Hector-Charland. Rencontre avec la maestra du "punch".
Pierrette Robitaille nous fait rire et nous émeut depuis des années. Après avoir interprété le rôle de la commère dans Langue de vipère de Pierre-Yves Lemieux, elle revient cet été dans une comédie du même auteur. Quelques livres de trop relate cette fois l’histoire d’un libraire aux prises avec les idées de grandeur de son fils nouvellement diplômé. "Le libraire du village est assez conservateur alors que son fils veut moderniser sa librairie, raconte Pierrette Robitaille presque affectueusement. Un conflit naîtra donc entre les deux." Le fils ouvrira une papeterie juste à côté de la librairie, espérant créer une entreprise familiale d’envergure. Le père verra au contraire en son fils un compétiteur féroce.
Si on retrouve la célèbre commère de la précédente pièce dans Quelques livres de trop, Pierrette Robitaille a toutefois tenu à ne pas rechausser les mêmes souliers. "Cette année, j’ai voulu faire quelque chose de différent. Je me suis dit que ça donnerait en même temps l’occasion au public de voir un travail d’acteur car Diane Lavallée, qui fait le rôle de la commère, joue de façon nouvelle. Ça donne une bonne idée du travail que fait un comédien à partir d’un texte."
Pierrette Robitaille incarnera donc la tante gâteau. "La tante Marie est un peu le tampon entre le père et son fils. Elle aime autant son frère que son neveu et c’est une bonne personne qui, tout en étant moderne, veut respecter tout le monde. Vous savez, la tante qui modère les transports, qui aide dans les tâches, qui prête de l’argent… on en a tous une. C’est donc un personnage plausible et que j’espère attachant."
Reconnue pour son inaltérable sens du timing, la comédienne confirme que derrière les facéties se cachent une attention assidue et une bonne somme de travail. "Il faut savoir aller dans le sens d’un texte. Quand bien même je sautillerais à côté, ce ne serait pas drôle. Je suis toujours étonnée d’entendre des gens ne pas se souvenir d’un personnage. C’est quelque chose que je ne m’explique pas. Moi, je ressens toujours l’importance de tous les personnages d’une pièce sur laquelle je travaille. C’est peut-être ce qui fait qu’ils prennent soudainement plus de place. Il faut dire que dans la vie, je considère tout le monde. Personne ne passe inaperçu quand on s’y arrête le moindrement. C’est sûr que si ton personnage n’a qu’à ouvrir une porte pendant toute la pièce, à part trouver comment l’ouvrir, il n’y a pas grand-chose à jouer, précise en riant l’actrice. Aussi, je n’aborde jamais un personnage comme si c’était gagné d’avance. Et puis, il faut savoir exploiter tous les mots."
Si la comédienne n’a plus à prouver la maîtrise de cet art, elle avoue avoir envie d’explorer plus en profondeur ses acquis. "Je me suis rendu compte que j’aimerais faire de la mise en scène. En répétition, assise sur ma chaise, ma tête bouillonne d’idées pour pousser les personnages. Il faudrait bien que je règle ça en le concrétisant. Rien ne garantit que je réussirais à faire quelque chose de bien car on ne sait pas tant qu’on ne l’a pas tenté. Mais il faudra que je fasse mes débuts. Je ne sais pas quand. Peut-être que l’occasion se présentera plus vite que je ne le pense. C’est dans l’air."
En attendant, la comédienne sera sur les planches en compagnie de Raymond Legault, Diane Lavallée et Marc St-Martin dans cette mise en scène de Monique Duceppe.
Du 30 juin au 27 août
Au Théâtre Hector-Charland de L’Assomption
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