Stéphane Fallu : Café instantané
Scène

Stéphane Fallu : Café instantané

Il n’y a pas à dire, Stéphane Fallu a de l’énergie à revendre. Que ce soit à l’animation de chroniques télévisuelles ou dans son parcours solo en humour, c’est une vraie bombe à  retardement.

Mi-trentaine, Stéphane Fallu évolue dans un univers où vieillir n’est qu’un concept et où il peut jouir naïvement de la vie. C’est du moins campé dans cette bulle qu’il apparaît sur scène, se posant des questions sur l’existence humaine, se plaignant des banalités qui le contrarient.

D’abord connu comme animateur à la télé dans l’émission jeunesse Têtes@Kat, ou comme chroniqueur à Sucré Salé, Stéphane Fallu a aussi touché à la radio et est présentement en rodage de son tout premier one man show, dont la grande rentrée montréalaise est prévue pour février 2006. "Mon parcours est vraiment constitué de hasards", lance l’humoriste charismatique qui, visiblement, subjugue avec beaucoup d’aisance ses interlocuteurs. On a étonnamment envie d’écouter cet éternel ado dans un corps d’adulte, qui prend parfois sa voix aiguë caractéristique quand il traite de choses qui l’agacent légèrement et qu’il veut faire poindre l’ironie. "Moi, je lance des roches… je n’ai pas de plan de carrière, ce sont des occasions qui se présentent et j’essaie différentes choses."

Il tient néanmoins à ce que le public fasse la part des choses entre son personnage de la télé et celui qui se trouve sur scène. "Des journalistes m’ont déjà qualifié d’adolescent immature. C’est bizarre. C’est quoi le critère au juste pour être mature? Est-ce que c’est avoir des REÉR? Parce que j’en connais une maudite gang d’immatures!" clame-t-il, rieur.

Le point de départ de son spectacle: rien de moins qu’une peine d’amour. "J’ai vécu dernièrement une rupture, j’y ai laissé le condo… J’ai été vivre sur un divan chez un ami pendant six mois alors que lui ramenait des filles. Ça m’a inspiré, le fait que je m’en allais crécher chez le monde. C’est l’idée principale du spectacle, mais c’est pas très sérieux. Je parle aussi de ma peur de vieillir, du fait que je ne veux peut-être pas d’enfants… Il y a beaucoup de tounes d’amour aussi, alors on découvre l’homme rose en moi…"

L’été dernier, c’était accompagné des Christopher Williams, Jean-Thomas Jobin et Cathy Gauthier qu’il se présentait sur scène pour la Tournée Juste pour rire. Faisant maintenant cavalier seul, l’auteur est aussi fort sollicité comme scripteur; des humoristes tels qu’Anthony Kavanagh, Laurent Paquin et François Morency ont vanté ses talents. "Je suis comme un vieux musicien de covers qui a des spandex et des foulards un peu à la Guns N’ Roses: ça fait longtemps que je fais de l’humour, mais j’en suis à mon premier one man show!" Et comme pour se justifier, il ajoute: "Ce qui est dur aujourd’hui, c’est que les producteurs ne prennent plus de risques, ils sont plus peureux. Moi, je ne voulais pas faire de show sans producteur. J’en connais beaucoup qui se sont pété la gueule en faisant l’expérience, pour finir dans le trou de 20 000 $, c’est plate…"

Si on a qualifié son public de plutôt jeune, c’est peut-être parce qu’il a participé à plusieurs collectes de fonds ou spectacles-bénéfice pour les jeunes. "J’aime m’engager dans des causes underdog. Pas que je dénigre les causes comme les Petits Déjeuners, mais j’essaie d’aider des causes moins populaires, les mésadaptés ou des gens qui ont des problèmes. C’est plus facile à juger, mais moi, j’essaie d’être ouvert d’esprit là-dessus, note-t-il dans un moment d’accalmie. J’ai vraiment l’air d’un gars sociologue. Mais je continue à manger des Mr Freeze pareil!" Le voilà revenu, le grand imprévisible!

Du 8 au 23 juillet
Au Théâtre des Quatre Sœurs
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