Guy Nantel : La vérité-choc
Scène

Guy Nantel : La vérité-choc

Guy Nantel roule sa bosse depuis 17 ans. Avec détermination, il propage un humour inspiré des événements du quotidien et de l’actualité car pour lui, ce qui compte, ce sont Les Vraies Affaires.

Votre type d’humour est axé sur l’actualité. Pourquoi?

"En fait, je ne m’intéresse pas tant à l’actualité à court terme qu’à l’air du temps et aux tendances sociales. Je m’intéresse à ce qui se passe ailleurs dans le monde depuis toujours. À mes débuts, je me suis fait dire que c’était sérieux pour un humoriste, et que ça allait me nuire. C’est drôle, car quand j’ai fait La Course Destination Monde (1993-94), on me disait que j’étais le comique des intellectuels. Mais bref, j’ai décidé de faire un humour proche de moi, quitte à ce que mon cheminement soit plus long."

Est-ce plus difficile d’amuser le public avec des sujets liés à l’information?

"Les événements du 11 septembre ont donné aux Québécois une conscience de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Il arrivait parfois que le public ne comprenne pas certaines allusions à des événements survenus sur la scène internationale, mais aujourd’hui, je sens que c’est plus dans l’air du temps. J’ai aussi raffiné mon style avec les années. Dans mon spectacle, il y a des moments où je ne fais que passer des opinions, sans nécessairement chercher le rire. Il m’arrive de sacrifier des gags pour avoir plus de contenu, et provoquer les gens."

Comment les gens réagissent-ils aux blagues qu’ils trouvent trop percutantes?

"Ils viennent me voir, et parfois je les entends s’exclamer dans la salle. Ce n’est pas parce que les gens réagissent mal à un gag que je l’enlève. Au contraire, je suis très confortable avec la controverse. J’irais même jusqu’à dire que je la souhaite, beaucoup plus que l’indifférence. L’humour ne sert pas seulement à faire rire, il sert à passer un message, à changer les choses, à émouvoir. L’humour permet de provoquer toute une palette de réactions. Juste coller des gags ensemble, beaucoup de gens peuvent le faire. À mon avis, le courage d’un humoriste, c’est de s’attaquer à l’inattaquable."

Le spectacle s’intitule Les Vraies Affaires. Pourquoi?

"C’est une réponse aux critiques qui disent que les humoristes ne parlent jamais des vraies affaires, qu’ils ne s’impliquent pas par rapport aux enjeux sociaux. Je pense sincèrement le faire dans mon spectacle."

Est-ce que Les Vraies Affaires a été écrit expressément pour le Festival?

"Non. J’ai l’avantage de ne pas être une star chez les humoristes, alors je peux me permettre de garder mes numéros plus longtemps. J’ai aussi des nouveaux numéros, comme celui sur la charia, les écoles privées gratuites pour les juifs, le scandale des commandites, les canaux spécialisés. Je parle aussi de la société politiquement correcte dans laquelle on vit en ce moment et des soins de santé. En ce qui concerne ces derniers, j’ai des solutions. J’ai ajouté également un numéro plus nostalgique sur la relation père-fils, car c’est ça aussi, Les Vraies Affaires. Il ne faut pas avoir peur d’être ce qu’on est, ni de dire ce qu’on a à dire. À mon avis, c’est ça, un artiste. Quelqu’un qui monte sur une scène et qui touche les gens."

Au fil des années, on a pu vous voir dans un grand nombre d’émissions de télé et pourtant, on n’a pas vraiment l’impression de vous connaître… Que s’est-il passé?

"Je ne blâme personne, car c’était un peu voulu. J’ai pris le temps de construire ma carrière discrètement avant de signer avec une grosse boîte, de sorte que les gens ne savent pas trop d’où je sors. Cela dit, je crois que les choses vont exploser car j’ai fait mes classes."

Dès le 9 juillet
À la Maison Théâtre
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