Franck Dubosc : Thérapie par le rire
Pour Franck Dubosc, l’humour est une thérapie qui permet d’en apprendre davantage sur soi, tout en se moquant de soi. Mais comme il préfère parler de ce qu’il connaît, il a attendu de vivre une rupture pour ensuite s’en inspirer, et devenir romantique.
Avant d’écrire Romantique, aviez-vous déjà songé à écrire un spectacle à propos d’une rupture?
"J’y avais pensé, mais il me manquait la vraie rupture pour être inspiré, pour savoir en parler. Cela dit, ce n’était pas le deuxième spectacle que j’avais prévu d’écrire."
Aviez-vous commencé l’écriture d’un nouveau spectacle pour faire suite à J’vous ai pas raconté? quand "Véronique" vous a laissé?
"Oui. Je m’étais un peu approché de la rupture car je parlais beaucoup de ma blonde dans le premier spectacle, mais ce que j’avais écrit ne marchait pas. Je parlais aussi de mon enfance. Mon père venait de mourir, alors j’avais envie de parler de ça; puis, quand ma rupture est survenue, j’ai décidé de parler du plus simple, la perte de l’amour, et de parler de la perte du père plus tard, quand je serais un peu plus mûr."
L’écriture est-elle vraiment une thérapie?
"Oui. Quand j’étais petit, j’écoutais les chansons d’amour en me disant que si j’avais la chance d’être chanteur, j’adorerais chanter mon amour à la fille qui s’en va. Je n’avais que 10 ans à l’époque! Mais comme je suis humoriste, je lui chante mon humour. Je n’ai pas écrit Romantique en pensant qu’elle le verrait, mais la pensée qu’elle allait finir par le faire m’a donné une certaine sobriété. Ce que j’écrivais au début, c’était les petites réflexions amères qu’on se fait tout de suite après la rupture; puis avec le temps, la cicatrice s’est un peu refermée et j’ai ajouté les gags. Ça ne soigne pas les blessures, mais pendant deux heures, on pense à autre chose en ne pensant qu’à ça!"
Est-ce que "Véronique" a vu le spectacle?
"Oui, elle l’a vu en novembre dernier, et elle a adoré. J’avais demandé à ce qu’on ne me dise pas quand elle serait dans la salle et c’est marrant parce qu’à la fin du spectacle, je lis une lettre d’amour que je lui avais écrite après coup, et au moment de ma lecture, je me suis dit: "Elle est dans la salle." Après, quand elle est arrivée dans la loge, je lui ai dit que j’étais certain qu’elle était là."
Jusqu’à maintenant, Romantique remporte un grand succès. Est-ce un soulagement?
"On veut toujours un succès, mais autant que ça, je ne pensais pas. Mon premier spectacle a été écrit en espérant qu’il soit drôle. La chance a fait qu’il l’a été, puis j’ai rencontré un public qui m’a appris ce qu’il voulait entendre. Romantique est un mélange de ce que le public voulait entendre et de ce que, moi, je voulais lui dire."
Après votre dernière représentation de Romantique au Festival, vous repartez en France pour tourner Camping. Avez-vous hâte?
"Oui, j’ai hâte car c’est un film qui me tient à cœur, d’autant plus qu’il est tiré de mon spectacle. On a écrit le film des vacances qu’on aurait aimé vivre. C’est une comédie, et c’est vraiment un film pour les gens. Aussi, pour moi, le cinéma, c’est le repos, les vacances. Bien sûr, on se lève tôt, on travaille fort, mais on vient nous chercher, on est choyé, et si on tousse, il y a un médecin qui arrive tout de suite. Ça coûte tellement cher, tourner un film, qu’on prend soin de nous comme des violons. En revanche, quand on est sur scène, il faut être là tous les soirs et ne pas décevoir le public."
Du 18 au 23 juillet
Au Théâtre Maisonneuve
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