Le Cochon souriant : Les pierres parlent

issus de différentes sphères – la danse, le théâtre, la musique -, le Cochon souriant s’est donné pour mission de présenter des spectacles originaux et accessibles dans des milieux où le théâtre est le plus souvent absent. Les sept membres de la troupe ambulante transportent donc chapiteau, accessoires et personnages de hameaux en quartiers où la vie culturelle est limitée.

Puisque les voyages et les rencontres sont au cœur de leurs motivations, et que le Québec ne possède pas une immense tradition de théâtre itinérant, ils s’associent gaiement avec des compagnies d’Amérique latine, d’Afrique et d’Europe. "Ces échanges nous permettent d’apprendre de la différence des uns et des autres. On est initiés à d’autres techniques et à d’autres approches. Ça enrichit nos créations ", explique André Bombardier, qui a fait partie des Ballets Jazz de Montréal et qui a enseigné la danse pendant 18 ans. Titulaire d’un baccalauréat en art dramatique et véritable touche-à-tout, le plus bel homme de la troupe, selon ses compères, incarne le personnage central du nouveau spectacle.

"Vous savez, les pierres parlent, elles parlent parce qu’elles savent… Parfois elles sourient… parfois elles pleurent…" raconte Han Shan, vraisemblable réincarnation du poète chinois marginal ayant vécu au VIIe siècle. Créature entre minéral et humain, ce vagabond philosophe et farfelu s’interroge sur le passé, le futur et sur notre place dans l’univers. Mais que savent donc les pierres qui les fait sourire et pleurer? "Les pierres sont les premiers témoins de la terre. Elles voyagent. Elles ont été transformées: en monuments, en pierres tombales… Depuis des temps immémoriaux, les humains s’en servent pour transmettre leur savoir et leurs rituels. On n’a qu’à penser aux grottes de Lascaux et à l’île de Pâques. Les pierres sont la mémoire de la terre et des hommes."

La création du spectacle a nécessité l’implication de quatre membres du Cochon souriant, ainsi que de plusieurs précieux collaborateurs. Ils ont commencé leur travail en faisant la collecte de textes. Ainsi, le spectacle Les Pierres intègre des poèmes d’Han Shan ainsi que certains écrits de René Daumal, auteur français décédé en 1908, et de Bernardo Atxaga, écrivain espagnol né en 1951. "Ces auteurs ont en commun qu’ils proviennent d’univers de montagnes et de pierres. La nature occupe aussi une grande place dans leurs textes. On les a choisis parce qu’ils représentent le chant de la vie et qu’on avait un réel désir de parler de la terre, de la vie et de la mort."

Les thèmes abordés et la forme poétique peuvent sembler un peu lourds, mais André Bombardier assure que le spectacle est accessible à tous les publics. "Les auteurs utilisent une langue populaire qui est davantage de l’ordre de la conversation. Et l’histoire des pierres nous permet de prendre le public à partie. Je comparerais Les Pierres à une toile impressionniste… ou même expressionniste! On se pose des questions ensemble et selon notre bagage, nos références, on ouvre vers quelque chose…" Après Sainte-Marguerite-de-Lingwick, la troupe se déplace à Trois-Pistoles pour deux semaines et revient en Estrie, à la Maison du Granit, au début d’août.

Journaliste: Karine Bellerive
Les 15 et 16 juillet à 20 h 30
Sous le chapiteau
À Sainte-Marguerite-de-Lingwick
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