Les arts de la rue du Festival Juste pour rire : Macadam tribu
Scène

Les arts de la rue du Festival Juste pour rire : Macadam tribu

Le Festival Juste pour rire offre la possibilité de faire l’expérience du théâtre de rue. Des compagnies de partout côtoieront celles du Québec sur le macadam.

Le théâtre de rue reste méconnu au Québec. Souvent associée à tort au monde des amuseurs publics, cette tradition européenne commence pourtant à faire des petits en Amérique. "Il y a une mixité, nos jeunes créateurs ont rencontré les Européens lors de festivals comme le nôtre ou celui de Shawinigan", explique André N. Pérusse, responsable de la programmation des arts de la rue du Festival Juste pour rire. "Le travail des compagnies d’ici s’est alors orienté vers la rue. C’est pour ça que je trouve important de laisser maintenant la place à des compagnies québécoises de qualité comme Facteur Théâtre ou encore Toxique Trottoir."

Toxique Trottoir, ce sont ces quatre personnages tirés des toiles de Botero que vous avez pu croiser l’année dernière. Ils nous promettent cette année une réflexion sur le retour en force de Barbie et l’obsession de la femme pour l’image de la beauté. La compagnie Facteur Théâtre offrira au public la possibilité de se frotter au pouvoir en lui permettant de manipuler de mystérieux cobayes.

C’est que le théâtre de rue fraie avec le milieu de la performance, un courant qui aura connu ici son apogée dans les années 70 avec le phénomène des happenings. Plus structuré, le théâtre de rue cherche néanmoins à déstabiliser le badaud, à magnifier son ordinaire. "On a hâte que les autres festivals du Québec emboîtent le pas pour que les artistes de rue québécois puissent en vivre, poursuit Pérusse. Les arts de la rue font partie des fêtes modernes d’aujourd’hui. On voudrait aussi que le gouvernement les aide. Depuis des années pourtant, j’invite les chargés de discipline à venir voir le travail des artistes de rue mais ils ne se déplacent pas. Quand on ne le vit pas sur place, il est difficile de se rendre compte qu’il y a une discipline émergente qui pourrait plaire."

Ça aura du reste pris trois ans pour convaincre le public de se déplacer vers la ruelle Joly des arts forains. "Il faut simplement apprendre au public à changer ses habitudes, dit le directeur artistique. C’est pour cela que cette année, le pôle majeur de ma programmation, c’est le Grand Déambulatoire. Les Montréalais ont appris à aimer ces parades artistiques." Cette année, le grand événement a d’ailleurs été confié à la compagnie française Off, qui présentera une opérette haute en couleur où un troupeau de girafes rouges hautes de huit mètres manipulées par des échassiers aveugles déambulera dans la ville. La même compagnie offrira également une procession techno avec V.J. où d’immenses roues de couleur avanceront dans la foule.

Notons également qu’il sera possible de voir du théâtre d’objets dans un autobus avec L’Ubus, du théâtre microscopique avec Le Frère de la sangsue, mais ce sera surtout l’occasion de côtoyer des artistes belges, australiens, italiens et français sur le même pavé ressemblant pour quelques jours au monde d’Oz.

Du 14 au 24 juillet