Pascal Babin : Humour évolutif
Scène

Pascal Babin : Humour évolutif

Pascal Babin a du front tout le tour de la tête. Au lieu de laisser aux journalistes le soin de juger son spectacle, il se permet d’en faire l’autocritique directement sur scène.

Pascal Babin… Ce nom a longtemps voyagé sur les ondes de la radio à Québec et à Sherbrooke. Davantage attiré par la scène que par le micro, l’humoriste de Gentilly a finalement décidé de faire le grand saut. Après une cinquantaine de spectacles à travers le Québec avec la tournée Juste pour rire (2003-2004), il s’est mis à l’écriture de son premier one man show, qu’il prévoit présenter officiellement en 2006. D’ici là, il s’occupe de tout mettre en place.

La pépinière de l’humour ne cesse de donner de nouvelles fleurs par les temps qui courent. Pour se démarquer du reste du bouquet, il faut donc user de beaucoup d’originalité, de couleurs. À des lieues de l’absurde, de l’humour noir ou de la vulgarité, Pascal Babin opte pour des blagues saupoudrées de positivité. Voulant mettre un peu de lumière dans un quotidien qui baigne trop souvent dans la noirceur, il se permet de composer une kyrielle de numéros "gentils". "Par exemple, je fais un bulletin de bonnes nouvelles. Quand tu écoutes les bulletins de fin de soirée, ce sont toujours des meurtres, des scandales, la réélection du Parti libéral… C’est plate! C’est pour ça qu’on devrait avoir un bulletin de bonnes nouvelles. Ça met du positif dans la vie des gens. Aussi, je parle des croyances négatives qui n’existent pas ou qui ne fonctionnent pas… J’aborde les slogans de villes. Chaque ville ou village devrait avoir son propre slogan soit pour attirer, soit pour repousser le tourisme, croit-il. Il y a un numéro qui brise vraiment le mandat d’être toujours le bon gars. Les producteurs de mon show me disaient: "Crime, c’est super bon, mais trop sympathique. Il faudrait une cassure à un moment donné où les gens seraient surpris." J’ai donc écrit un numéro en conséquence." À cela s’ajoutent un sketch sur le pilotage de Formule 1, un strip-tease éthiopien et plusieurs interactions avec le public.

Lorsqu’il grimpe sur scène, l’énergique artiste aime entretenir un lien étroit avec la foule. Et pour son tout premier show en rodage, il compte bien utiliser au maximum ses commentaires, ses réactions. Babin signale qu’il prendra des notes live dans son calepin. "Je fais l’autocritique de mon show parce qu’il y a comme une petite guerre entre les critiques et les humoristes. Moi, j’ai décidé de faire ça pour ne pas me mêler à la situation. Je suis nouveau dans le milieu, donc je ne veux pas embarquer là-dedans", ajoute-t-il en souriant.

De passage pour six soirs au Maquisart à Trois-Rivières, Pascal Babin indique qu’aucune des représentations ne devrait se ressembler. "Il y a des numéros que je vais retravailler, certains que je vais enlever, d’autres qui vont arriver. Mon pacing ne sera jamais tout à fait pareil. J’ai environ deux heures et demie de matériel. Là, je vais faire une heure et demie vraiment intense de show. Je dois donc couper dans mes trucs et faire un ramassis de tout ça. Je travaille là-dessus. Même s’il fait 45 degrés, je suis devant mon ordinateur avec mes huit ventilateurs autour de moi – parce que je n’ai pas l’air climatisé – et j’écris", conclut-il.

Du 15 au 30 juillet (les vendredis et samedis)
Au Maquisart
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