Théâtre de la Dame de Coeur : Grandeur nature
Scène

Théâtre de la Dame de Coeur : Grandeur nature

Avec La Chambre des rêves, le Théâtre de la Dame de Cœur propose un divertissement à la hauteur des impressionnantes marionnettes qu’il nous donne à admirer.

Quelle magnifique soirée le Théâtre de la Dame de Cœur nous fait vivre! Voir du théâtre en plein air, avec des marionnettes géantes sous un ciel étoilé, nous redonne à coup sûr notre cœur d’enfant. Et le contenu du spectacle La Chambre des rêves est à la mesure du contenant dans lequel il est servi.

Béatrice (voix de Laetitia Isambert-Denis) souffre d’une maladie qui la cloue au lit de façon permanente. Pour échapper à cet état, elle se réfugie dans ses rêves, où viennent la rejoindre toutes sortes de personnages, dont Harold (George Molnar), un concierge qui fait figure de grand-père adoptif pour la petite. Mais un soir, le rêve fera place au cauchemar et incitera la fillette à accepter sa réalité.

Portée par le très beau texte d’Emma Haché, La Chambre des rêves ne laisse pas de répit au spectateur. L’action se déroule à 360 degrés, les marionnettes se déplaçant tout autour des rangées de bancs pivotants et munis de "bretelles chauffantes" en prévision des soirées plus fraîches. Au fil de l’histoire, le spectateur fera la rencontre de trois jolies mousses de lit, du rigolo Capitaine Plastique, des poissons jumeaux Flic et Flac, d’un chat géant, d’un pauvre toutou abandonné et de la poupée Vaudou (voix de Sylvie Léonard, qui interprète aussi une mousse de lit). Aussitôt que George Molnar fait son entrée en scène, on saisit à quel point les marionnettes de la Dame de Cœur sont gigantesques.

Le fil conducteur de la pièce n’est pas toujours évident à saisir. L’action est entrecoupée d’une histoire que le concierge raconte à Béatrice. Un peu longuette, l’histoire vient prendre son sens à la conclusion, par ailleurs féerique.

On souhaiterait que le texte soit plus drôle, puisqu’il s’adresse surtout au jeune public. Mais on oublie vite que la rate se repose tant la vue est sollicitée. Les cinq dernières minutes avant l’entracte viennent redonner du souffle à l’intrigue, alors que notre souffle à nous est coupé. Qu’est-ce qu’il peut être impressionnant, ce monstre sous le lit!

D’ailleurs, tout au long de l’aventure, on ne peut s’empêcher de ressentir de l’admiration pour tous les artisans de l’aventure menée par le directeur artistique Richard Blackburn. À la toute fin du spectacle, lorsque les marionnettistes-interprètes apparaissent, minuscules sous les oiseaux mastodontes, on applaudit à tout rompre devant une telle maîtrise technique et un tel déploiement de talent et d’imagination.

Jusqu’à la fin août
Au Théâtre de la Dame de Cœur
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