Laurent Paquin : Mieux vaut en rire
Scène

Laurent Paquin : Mieux vaut en rire

Laurent Paquin ne croit pas que l’humour sociopolitique soit devenu aussi populaire qu’on le dit. Mais qu’à cela ne tienne, l’humoriste polyvalent continue de se poser des questions… et de chercher les réponses, pour notre plus grand plaisir. D’ici à la première de son nouveau spectacle, il anime les galas de fermeture du 23e Festival Juste pour rire.

Est-ce que la préparation d’un gala et celle d’un one man show se ressemblent?

"Non, car on n’aborde pas les choses de la même façon. Par exemple, je ne peux pas faire un long numéro de stand-up sur un sujet qui m’intéresse; je dois voir plus grand que ça. Il faut trouver une façon de créer un mini-événement avec chaque numéro. Aussi, comme mon gala est plus critique, je parle beaucoup de l’actualité. Dans mon spectacle, c’est plus difficile de le faire, car l’actualité n’a pas une longue durée de vie. Le gala, on ne le fait qu’une fois, alors on peut parler de ce qui s’est passé durant la dernière année."

C’est donc beaucoup de travail pour seulement deux représentations?

"Oui, mais ça fait partie du plaisir. Si on a envie de faire quelque chose de différent, c’est possible et ça n’empiète pas sur le one man show. Si j’ai envie de faire un numéro avec un humoriste ou un chanteur, je peux le faire, s’ils acceptent. Cette année, je fais trois numéros en duo avec d’autres humoristes ou artistes."

Qui sont les invités?

"Tout peut encore changer, mais plus on se rapproche de la date, moins les chances sont grandes, comme pour la météo. François Morency, Jean-Marc Parent, Jean-Thomas Jobin (un humoriste pince-sans-rire très absurde que j’aime beaucoup), Jean-François Mercier (l’un des auteurs des Bougon), François Massicotte, Guy Nantel et Maxim Martin. Il y aura aussi des invités surprises."

À quoi peut-on s’attendre?

"Mon but, c’est de faire un gala varié. Aussi, cette année, on s’est donné des thématiques, et la mienne, c’est le contenu social, politique, critique. Il y aura des numéros sur la consommation, sur l’économie, la police, le politique."

Le contenu sociopolitique, n’est-ce pas la nouvelle mode chez les humoristes?

"Il y a eu une époque où les gens ne voulaient vraiment rien savoir de l’humour politique. Encore aujourd’hui, c’est difficile. On dit que c’est ce que les gens veulent, mais je crois que c’est une certaine catégorie de personnes qui pense ça. Dans les faits, l’humour politique passe toujours plus difficilement parce que ce n’est pas tout le monde qui s’y intéresse. C’est plus difficile d’avoir un contenu social, car il faut trouver la façon de faire oublier au public qu’on pose une critique sociale. Il faut trouver une façon de faire avaler la pilule. Cela dit, pour moi, les humoristes ont plus de contenu social qu’on ne le pense, parce que, du contenu social, ce n’est pas seulement dénoncer le racisme ou la violence, c’est émettre une opinion sur un courant social. Par exemple, dans mon premier show, j’ai un numéro sur l’apparence physique. Il s’agit de contenu social, même si c’est léger et que les gens rient."

Pouvez-vous parler de votre prochain spectacle?

"Oui. J’ai envie de faire un one man show différent du premier. Je me donne plus de liberté. Dans mon premier spectacle, je ne voulais pas faire la morale aux gens, tandis que maintenant, je considère que j’ai eu l’occasion de faire mes preuves. Dans le nouveau spectacle, je me donne la permission d’émettre davantage d’opinions, je me pose aussi plus de questions, mais en même temps, j’essaye d’être le gars qui n’a pas réponse à tout. J’essaie de réfléchir à certaines affaires plutôt que de dire aux gens: c’est comme ça que ça se passe. Aussi, sans trop m’en rendre compte, j’ai réalisé que mes idées de numéros étaient plus philosophiques. Jusqu’à maintenant, j’ai écrit des numéros sur l’obsession du temps, sur la relativité des choses et sur le facteur humain."

Les 29 et 30 juillet
Au Théâtre Saint-Denis