François Massicotte : À craquer
Au moment de clore son troisième one man show, François Massicotte était fatigué de la vie de tournée. Il n’en pouvait plus des motels cheap, des repas au resto et des journées passées sur la route loin du confort de sa maison. Cependant, après deux années à faire rire à la télé, le Trifluvien dit éprouver un malin plaisir à remonter sur les planches. Surtout que son nouveau spectacle, Massicotte craque, détonne quelque peu avec ses projets antérieurs.
L’humoriste, connu pour ses prestations comme stand-up, explore d’autres facettes du métier. Sans délaisser totalement son premier amour, il se permet de toucher à la comédie. Il incarne ainsi trois personnages à l’intérieur de son show, qui pour la première fois bénéficie d’une véritable mise en scène. C’est Sylvain Marcel, son comparse dans 450, chemin du Golf, qui s’est occupé de ce volet plus technique. "Il m’a amené à jouer beaucoup plus physique, plus visuel. Je mime plus mes affaires. Il y a plus de folie…" souligne le grand blond.
En plus de revisiter sa présence scénique, Massicotte, qui est aujourd’hui père d’un jeune garçon, modifie légèrement la cible de ses blagues. Concerné par la société dans laquelle son fils va évoluer, il aiguise ses propos, colle ses histoires à des sujets d’actualité. Optimiste malgré tout quant à l’évolution de la planète, l’humoriste se permet quelques coups de masse. "L’alcool au volant, les vidéopokers, même la cigarette… Il y a un paquet d’affaires qui me font dire: "Pouvons-nous mettre nos culottes et enlever ça de là!" On est trop tolérants. C’est beau la tolérance, mais d’un autre côté, à rien faire tu te fais piler sur les pieds et tu ne te fais pas respecter."
Ce changement de cap l’amène aussi à manœuvrer sur un terrain glissant. Diagnostiqué maniaco-dépressif, François Massicotte a créé un numéro sur cette maladie. "Ça faisait longtemps que je voulais faire quelque chose là-dessus, mais je ne savais pas comment l’aborder. De quoi je parle? Je l’explique? Je raconte ce qui s’est passé? C’est là que Marcel a dit: "Tu vas jouer un haut et un bas. Tu vas faire un numéro d’interprétation, de performance." J’arrive donc avec mes pilules et j’explique qu’il y a des hauts et des bas. Et paf! Je pars dans un haut. Je passe du coq à l’âne. Je suis tout excité. Et c’est ça un haut. Tu le vois. Tu n’as pas besoin que je te l’explique, je te le montre. C’est encore mieux, plus percutant, plus fort. Et après ça, on est down. C’est plus tranquille. Je n’ai pas envie de voir personne. Là, tu vois la dépression. Je m’en vais m’"effouarer" sur le sofa et la voix tombe. C’est drôle! Ça rit pareil. Parce qu’on le voit; je le démontre. Je suis très content de ce numéro-là. Ça fesse fort et c’est le numéro dont les gens parlent le plus. C’est un numéro original. Personne n’en avait jamais parlé. C’est un sujet pas évident, tsé, la maladie mentale…"
Au fil de la conversation, le titre de ce quatrième one man show devient de plus en plus fou. Massicotte craque-t-il vraiment durant la soirée? "Oui, je craque en partant. Dans ma maniaco-dépression, je craque. Je parle des choses qui me font craquer, je parle de mon fils… Je craque pour le monde. Et "craque", parce que j’ai cassé le moule des derniers shows que j’ai faits."
Du mardi au samedi, jusqu’au 4 septembre
Les vendredis et samedis, du 9 au 17 septembre, à 20 h 30
Au Vieux Clocher de Magog
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