Rentrée théâtre : Fais du feu dans la cheminée
Scène

Rentrée théâtre : Fais du feu dans la cheminée

Pour prolonger l’été magnifique, et se tenir chaud malgré bourrasques, pluie et feuilles mortes, quoi de mieux qu’un tour au théâtre? Bref coup d’œil aux plaisirs théâtraux à venir.

Au Trident, la saison s’ouvre sur une adaptation théâtrale, par Pascal Chevarie, du roman d’Anne Hébert Les Enfants du sabbat (13 sept. au 8 oct.); par la suite, c’est Sainte Jeanne, de George Bernard Shaw (1er au 26 nov.). Au programme des Lundis du Trident, lecture, le 3 octobre, de Charlotte, ma sœur, de Marie Laberge; le 21 novembre: titre à confirmer.

Au Périscope, large sélection. Après un début de saison hâtif avec La Chambre d’amis, de Vincent Champoux (1er au 4, 8 au 11 sept.), c’est Bhopal, de Rahul Varma (6 au 24 sept.), puis Le Christ est apparu au Gun Club, d’Herménégilde Chiasson (27 sept. au 1er oct.). Suivront Big Shoot, de l’Africain Koffi Kwahulé (4 au 9 oct.), Festen-Fête de famille, adaptation du film de Thomas Vinterberg par Martin Genest (18 oct. au 5 nov.) et Comédie et Dramaticules, création de Marie-Hélène Poulin et Élène Pearson autour des textes de Samuel Beckett.

Martin Genest signe la mise en scène de Festen-Fête de famille, présentée au Périscope.

À la Bordée, deux pièces québécoises pure laine, deux Tremblay…: En pièces détachées, de Michel Tremblay (20 sept. au 15 oct.) et Leçon d’anatomie, de Larry Tremblay (1er au 26 nov.).

Premier Acte offre cette année de nombreux "spectacles audacieux pour public curieux". D’abord, Phèdre et autres labyrinthes est présenté par le Théâtre de l’Inconnu (13 sept. au 1er oct.); puis, c’est Hollywood (ou Partenaires), de David Mamet, par le Théâtre du Palier (11 au 29 oct.). Le Projet Nous propose ensuite Escurial, de Michel de Ghelderode, et Die Hemdmashine (2, 3, 4 nov.) et Existe-moi (6, 7, 8 nov.). Enfin, TectoniK_c2 présente Saga, adaptation du roman de Tonino Benacquista (15 nov. au 3 déc.).

À la Salle Albert-Rousseau, comme à l’habitude, quelques productions de Montréal: Tout Shakespeare pour les nuls, d’Adam Long, Daniel Singer et Jess Winfield (6 et 7 sept.), Mars et Vénus, de Sylvain Larocque et Stéphane E. Roy (6 oct.), Appelez-moi Stéphane, de Claude Meunier et Louis Saia (18 oct.) et Antoine et Cléopâtre, d’après le texte de Shakespeare (29 nov.).

À la Bibliothèque Gabrielle-Roy, dans la série Contexte, on pourra assister à la performance théâtrale, poétique et musicale de Christian Vézina: Le poète fait du chapeau, (27 sept.). Pour les enfants, deux spectacles de marionnettes: Histoire à dormir debout, par L’Illusion, pour les 4 à 8 ans (2 oct.) et Hé Djéré!, par le Théâtre des Cousins Lointains, pour les 4 à 12 ans (27 nov.). À l’Anglicane, reprise de Gros et Détail d’Anne-Marie Olivier (30 sept.) et, pour les 6 à 12 ans, Tapa jungle (14 nov.).

Toujours pour les jeunes, les Gros Becs présentent tout un éventail de pièces. Ah là là! Quelle histoire!, pour les 5 à 10 ans, du Théâtre de l’Est Parisien, prend d’abord l’affiche (5 au 9 oct.). C’est ensuite Dégage, petit!, par la Compagnie Gare centrale (12 au 16 oct.) et Les Âmes Sœurs par L’Arrière-Scène, deux spectacles pour les 7 à 11 ans (19 au 24 oct.). Viennent ensuite La Librairie, présentation du Gros Mécano pour les 8 à 12 ans (2 au 20 nov.), Les Zurbains 2005, par le Théâtre Le Clou, pour les 12 ans et plus (23 au 26 nov.) et enfin, Typo, par le Théâtre T & cie, pour les 5 ans et plus (7 au 20 déc.).

Enfin, pour voir de quel bois se chauffe la relève, rendez-vous incontournable au Conservatoire d’art dramatique pour assister aux exercices publics des élèves: c’est d’abord Théâtre gestuel, par les élèves de 2e année (19 au 22 nov.) et, par les élèves de 3e année, Le Journal d’Anne Frank (23 au 29 oct.) et un spectacle de création, élaboré sous la supervision de Michel Nadeau (11 au 18 déc.).

Bonne saison!

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À surveiller : Marjorie Vaillancourt

Photo: Magalie Lampron

On a d’abord vu Marjorie Vaillancourt, finissante au Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2002, lors d’une lecture du Désir de Gobi, de Suzie Bastien. Elle y incarnait Nine, personnage principal. Pour sa première production professionnelle, elle foule en 2003 le plateau de la Dame Blanche dans La Boutique au coin de la rue de Miklos Laszlo, pièce reprise en tournée québécoise en 2004 et 2005. Jouant le rôle d’une employée minutieuse et sensible, Marjorie Vaillancourt s’y révélait excellente. Dans un tout autre registre, elle était l’an dernier la Djoukie du Langue-à-langue des chiens de roche. Faisant sonner la langue à la fois rude et poétique de Daniel Danis, se pliant aux exigences d’une mise en scène organique et très physique, elle a surpris, touché, entre révolte, souffrance et tendresse. Cet automne l’attendent deux rôles, on l’imagine, à sa mesure: Jeanne d’Arc dans Sainte Jeanne de George Bernard Shaw, sous la direction de Gill Champagne (au Trident), et Phèdre, dans Phèdre et autres labyrinthes, de Ximena Escalante, mise en scène par Jonathan Gagnon (à Premier Acte). Deux occasions de voir un nouveau visage, d’apprécier un talent vif et plein de promesses.