Théâtre étranger à surveiller : Frédéric Lavallée, Jacinthe Laguë, Olivier Cadiot
Frédéric Lavallée est en train de se tailler une place des plus enviables dans le milieu théâtral montréalais. En janvier dernier, dirigé par le Suisse Armand Deladoëy, il relevait brillamment le défi des Pièces de guerre, une trilogie d’Edward Bond présentée à l’Usine C. Depuis sa sortie de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM, le jeune homme a trouvé des emplois à sa mesure dans les productions du Groupe de la Veillée. Il en va de même pour la prochaine année. En janvier, le comédien sera de la version définitive de Ferdydurke, une adaptation du roman de Gombrowicz par Carmen Jolin, et en octobre, le Serbe Dragan Milinkovic fera appel à lui pour Amerika, suite, une pièce de Biljana Srbljanovic abordant les retombées du 11 septembre.
Photo: Jean-François Gratton |
Jacinthe Laguë est de ces comédiennes que l’on dirait nées pour jouer la tragédie. Révélée au grand public par sa prestation dans le film de Ghyslaine Côté Elles étaient cinq, la jeune femme se mesurera dès novembre, sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde, à un rôle de taille. En effet, Lorraine Pintal a choisi la lumineuse actrice pour incarner Antigone dans la tragédie de Sophocle, celle où l’héroïne politique et amoureuse doit payer pour avoir défié l’autorité de son oncle Créon (Vincent Bilodeau). D’autres défis attendent la comédienne au cours des prochains mois. En mars, à l’Espace GO, elle prendra part à La Robe de Gisèle Schmidt, une création de Julie Vincent, et, en avril, à Désordre public, un texte d’Evelyne de la Chenelière dirigé par Alice Ronfard.
Olivier Cadiot est une figure atypique de la littérature française contemporaine. Depuis 1988, il réinvente la langue à coups d’ouvrages plus audacieux les uns que les autres. Opéra, chanson populaire ou traductions bibliques, rien ne semble l’effrayer. Depuis 1993, Ludovic Lagarde transforme ses indéfinissables écrits en de fabuleux happenings. En 2000, l’Espace GO avait reçu la visite du Colonel des Zouaves, un monologue envoûtant. Du 4 au 29 octobre prochain, la compagnie accueille Fairy Queen, la plus récente réalisation du tandem. Créé l’an dernier au Festival d’Avignon, le spectacle propose un déjeuner complètement surréaliste chez l’écrivaine Gertrude Stein. Pour l’occasion, Valérie Dashwood, Philippe Duquesne et Laurent Poitrenaux seront entourés de sept comédiens québécois.