Turcs gobeurs d'opium : Les bâtisseurs d'un nouveau théâtre
Scène

Turcs gobeurs d’opium : Les bâtisseurs d’un nouveau théâtre

Les Turcs gobeurs d’opium récidivent avec une deuxième production: Les Bâtisseurs d’empire de Boris Vian.

La troupe a eu un coup de foudre lorsqu’elle a découvert Les Bâtisseurs d’empire. Le texte, écrit en deux semaines par Boris Vian, raconte la "montée aux enfers" d’une famille bourgeoise coincée dans un immeuble désaffecté tandis qu’un nouvel empire prend le pouvoir par les armes. La famille fuit en montant les étages, qui deviennent de plus en plus petits. Claustrophobie, désillusion et mort font partie de leur sort. "La situation tourne au vinaigre", souligne le metteur en scène, André Gélineau.

Cette œuvre de Vian convenait tout à fait aux Turcs gobeurs d’opium. En plus d’avoir une portée philosophique et politique, l’histoire propose un bon divertissement. "On voyait les possibilités de ce texte", souligne Alexandre Leclerc, qui incarne le père de la famille, Léon, "un homme qui a fait des études supérieures moyennes dans une grande école de réputation moyenne qui forme les cadres moyens du système".

CINQ FOIS PLUS D’ACTEURS

Cette nouvelle pièce représente un gros défi pour la troupe, qui est passée de 3 à 15 acteurs, si on compare avec sa production précédente. Pour y arriver, elle a établi un partenariat avec l’option Théâtre du Séminaire de Sherbrooke, qui lui a prêté quelques acteurs et l’aide précieuse de la prof et femme de théâtre Sylvie Potvin. Cette dernière interprète la mère de la famille, une femme alcoolique, qui ne "sera jamais l’épouse d’une belle carrière". Dans les autres rôles, notons Marianne Roy en adolescente rebelle, Véronique Laroche en bonne lucide et Louis Côté en voisin intrigant. Les neuf autres comédiens interprètent les Schmürz, ces bâtisseurs du nouvel empire.

Les Turcs gobeurs d’opium ont été fondés en avril 2004 par André Gélineau, Véronique Laroche, Alexandre Leclerc et Marianne Roy. Les quatre jeunes acteurs souhaitaient offrir des spectacles contemporains, rafraîchissants et captivants s’adressant à la jeune génération non initiée au théâtre. "On cherche à raconter des histoires mystifiantes", indique André Gélineau, qui signe ici sa deuxième mise en scène.

La première production des Turcs, La Leçon, a attiré plus de 800 spectateurs l’automne dernier. Ceux qui y ont assisté gardent sûrement en tête l’image troublante d’un Alexandre Leclerc au crâne rasé, habillé en bonne sadomaso, et la musique lancinante de Yann Godbout, alias Digit Missil Command, qui a aussi créé la trame sonore des Bâtisseurs d’empire.

Les 22, 23, 24 et 30 septembre et le 1er octobre
À la Salle Desjardins du
Théâtre Léonard-Saint-Laurent