Cathy Gauthier : Drôle de dame
Cathy Gauthier, qui a brassé la cage dans de nombreux galas et festivals avec ses numéros à l’humour acerbe et frondeur, jure s’être adoucie dans son premier spectacle solo, 100 % vache folle.
La petite tornade blonde abitibienne est arrivée dans le paysage humoristique du Québec avec ses gros sabots, n’ayant pas la langue dans sa poche et offrant un humour que l’on qualifie de hard.
La veille de l’entrevue, Cathy s’est revue dans le Gala Juste pour rire de Mahée Paiement, qui date de 2003, que TVA rediffusait et où elle faisait un numéro: "Je capotais! C’est un numéro qui, même moi, me faisait mal. J’ai dit trois fois le mot "fourrer"! Ce genre de mot, je ne le dis plus. Je peux dire baiser et ça fait la même job…"
C’est résolument un spectacle plus accessible et "grand public" qu’elle réserve à ses spectateurs, cette fois-ci. Contribution qui vient entre autres de sa "coach" et metteure en scène, la pionnière Dominique Michel, qui a "adapté certaines expressions". "C’est une femme super brillante, ça paraît qu’elle a 108 ans d’expérience! clame en riant la révélation du Festival Juste pour rire 2003. On se ressemble beaucoup dans notre tempérament, dans notre personnalité. On est deux petits moteurs! Elle m’apprend beaucoup pour mon show, mais elle m’apprend surtout sur l’industrie artistique; quoi dire, quoi ne pas dire. Elle m’enseigne vraiment des choses qui vont me servir pour le reste de ma carrière. (…) C’est vraiment une chum à qui je serais game de donner une bine!"
Autre nom ressortant de cette équipe, François Avard, à titre de script éditeur. "Je suis dans mes affaires depuis tellement d’années que c’est stimulant d’avoir un œil extérieur qui regarde ça at large… C’est l’as dans mon jeu, François Avard… Puis la dame de cœur, c’est Dominique Michel!"
Se tenant loin des clichés et des sujets racoleurs, Cathy, qui écrit tous ses numéros, a tenté de créer un spectacle rassembleur. "Ce n’est pas un show de filles, vraiment pas, ni un show de gars. C’est un show d’humour qui s’adresse à tous ceux qui ont un minimum d’intelligence. Je parle des affaires courantes de la vie, qui me rendent "gripette"", clame-t-elle dans sa façon unique d’illustrer les choses.
Jeune, Cathy divertissait déjà par le rire en apprenant les gags de ses frères par cœur pour les répéter dans la cour de récré. Et bien qu’elle déplaçait de l’air comme pas une, ce n’était pas la plus bruyante de la famille. "On était huit autour de la table pour souper avec le mélangeur, la télé, la radio, le chat qui miaule dans le scring… C’était vraiment carnavalesque, il y avait toujours plein d’action."
Son goût pour le non-conventionnel s’est peut-être développé dans cette grande liberté d’action dont elle a toujours joui. "Chez nous, il n’y avait pas de règles, on pouvait faire ce qu’on voulait quand on voulait. C’était toujours le party, je n’avais pas d’heure de coucher, je n’étais même pas obligée d’aller à l’école. Ma mère me réveillait le matin et me demandait: "Est-ce que ça te tente d’aller à l’école aujourd’hui?"" Règle générale, elle s’y rendait, assure-t-elle.
Et c’est avec cette même bouille taquine qu’elle présentera son premier solo, dans un décor blanc immaculé, très tendance, signé Dodo.
Le 8 octobre à 20 h
Au Festival de la galette de sarrasin de Louiseville
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