Michel Faubert : Tradition orale
Michel Faubert vient présenter son tout nouveau spectacle, Bellechasse, dans le cadre du Festival Les jours sont contés en Estrie.
Le conteur s’arrêtera au P’tit Bonheur de Saint-Camille en compagnie de son complice multi-instrumentiste Daniel Roy, qui vient enrichir le spectacle avec ses bombardes, ses flûtes, son harmonica, son tambour à mailloche et tutti quanti.
Bellechasse a germé ce printemps, au moment où Michel Faubert présentait une série de spectacles intitulée Chantiers de contes à Montréal. "Je lançais des bouteilles à la mer en étrennant de nouvelles histoires, en essayant des histoires que j’avais jamais racontées. Je fais de la collecte depuis plusieurs années et j’ai beaucoup de répertoire, mais connaître l’histoire et la raconter, c’est deux choses."
Le titre est issu de la région où Faubert a appris à conter. À la fin des années 80, il y a fait une rencontre déterminante, celle d’Ernest Fradette, qui est devenu son mentor. Au départ, le conteur souhaitait monter un spectacle composé exclusivement du répertoire traditionnel de Bellechasse. "Mais de soir en soir, mes souvenirs et mes présentations sont devenus eux-mêmes des contes, dit-il au bout du fil. Pour moi, Bellechasse, c’est aussi devenu un territoire imaginaire." Ponctué de quelques chansons, le spectacle est mis en scène par Mike Burns, qui participe aussi au Festival en tant que conteur.
CONTE TOUJOURS
Michel Faubert conte depuis presque 20 ans. Ce qui a changé depuis qu’il a commencé à raconter des histoires et légendes? La foison de conteurs, bien entendu. "Il y a maintenant des dizaines et des dizaines de conteurs au Québec, qui racontent toutes sortes de choses dans toutes sortes de directions. Y’a des gens qui sont très portés vers l’humour, d’autres sur le récit de vie, d’autres sur le récit traditionnel. Y’a vraiment de tout pour tous."
D’un côté, Faubert s’enthousiasme de regarder aller des filles comme Anne-Marie Olivier, qui a créé le merveilleux spectacle Gros et détail, composé de contes urbains un peu trash. D’un autre côté, il semble se questionner sur l’éparpillement que subit le genre. "Lorsque tu racontes et que les gens rigolent du début à la fin, est-ce que tu contes ou bien tu fais de l’humour? réfléchit-il à haute voix. Mais en même temps, on ne peut plus définir le conte comme l’apanage unique et exclusif du conte traditionnel. Car on ne raconte plus seulement des contes traditionnels."
Mais Michel Faubert reste attaché à la tradition. Pour lui, un conte doit commencer par "Il était une fois" ou aborder des thèmes fantastiques. Il ressent aussi un attachement particulier pour le Festival Les jours sont contés, où il a présenté tous ses spectacles. "C’est un Festival qui m’a appuyé depuis le tout début et qui est très important pour moi."
Le 15 octobre à 20 h
Au P’tit Bonheur de Saint-Camille
Voir calendrier Événements
Les jours sont contés
Le Festival Les jours sont contés sème ses spectacles aux quatre coins de la région, question de répandre la joie de se faire raconter des histoires.
La beauté du conte, c’est qu’il peut se faire entendre partout, même dans une grotte ou au cour de la nuit. Jusqu’au 23 octobre, une trentaine de spectacles ont lieu dans la région, grâce au festival organisé par les Productions Littorale. Nous avons mis le doigt sur quelques-uns d’entre eux.
DANS LA MINE DE CAPELTON
Deux conteurs profiteront de l’ambiance particulière de la Mine de Capelton. Michèle Nguyen y propose Amadouce, un spectacle sur la maternité, samedi à 15 h. Elle se déplacera ensuite au Littoral à 20 h, pour présenter Hâ, un spectacle dans lequel, pour la première fois, elle a intégré des contes et des légendes vietnamiennes à ses propres récits. Selon la directrice des Productions Littorale, Petronella van Dijk, il s’agit de la prestation à ne pas manquer durant le Festival. Le lendemain, à 15 h, la Mine accueillera Guth des Prez, qui retracera pour nous la vie des mineurs qui travaillaient à Capelton.
AU LITTORAL
Moult représentations ont lieu dans la Salle du Littoral au cours du Festival. Mentionnons parmi celles-ci une première: un spectacle de contes pour enfants en anglais, Shipmates of Captain Bontekoe, avec Eric Borrias. À voir dimanche à 14 h.
C’est aussi dans la salle située au 138, rue Wellington Nord que se fera entendre un collectif estrien composé de Marc Brazeau, Lorette Saint-Georges, Émilie Savoie et Michel Thibault, avec Robert Bouthillier comme invité spécial. Un rendez-vous fixé le mercredi 19 octobre, à partir de 20 h.
AU BAR LOUBARDS
C’est dans le bar de la rue Frontenac que se tiendra le premier Concours de menterie du Festival, dimanche à 19 h.
L’endroit accueillera également Rachid Akbal le mercredi 19 octobre à 19 h. Le conteur lèvera Les Voiles de l’amour, des écrits érotiques datant du XIVe siècle. Le lendemain, à la même heure, il se rendra au Centre communautaire de Magog pour offrir gratuitement le spectacle Ma mère l’Algérie.
CHEZ MOUVANCE
La traditionnelle nuit du conte se tient à l’École de danse Mouvance à partir de 22 h le vendredi 21 octobre. Mike Burns y racontera l’Irlande.
AU SALON DU LIVRE DE L’ESTRIE
Le Festival s’est associé au Salon du livre de l’Estrie pour présenter Comment trancher une banane… avec Colette Mignié, dimanche, à 11 h et 13 h. Le résumé du spectacle est aussi craquant que son titre: "Il y a toujours dans chaque maison une trappe, un passage secret, un grenier, une cave qui mènent aux histoires, les vraies. Celles où les princesses sentent mauvais de la bouche."
Pour consulter toute la programmation: www.productionslittorale.com.