Visites à M. Green : Le vieil homme et l’enfant
La pièce Visites à M. Green vient faire son tour par ici, dans le cadre d’une immense tournée, débutée il y a quelques semaines, qui portera les deux acteurs d’un océan à l’autre.
Écrit par Jeff Baron et traduit de l’anglais par Michel Tremblay, ce huis clos doux-amer mis en scène par Jacques Rossi met en relation forcée un jeune homme et un vieillard, qui devront apprendre à s’apprivoiser l’un l’autre. Le vieux M. Green, vieil ours reclus dans sa tanière, coupé du monde depuis la mort de sa femme, est interprété par Albert Millaire: "C’est un rôle de composition!" précise l’acteur, qui entame avec cette pièce ses 50 ans de carrière. Louis-Olivier Maufette prête vie à Ross, jeune cadre ambitieux qui renverse M. Green avec sa voiture. Pendant six mois, telle est sa sentence, il devra rendre une visite hebdomadaire à ce vieux grincheux. On le conçoit, ces visites obligées seront le prétexte à des confrontations de toutes sortes, souvent comiques. "C’est un comique de situation, note Albert Millaire, c’est drôle parce que la situation est drôle. On ne fait pas le pitre en avant, il y en a assez qui le font. Mais effectivement, c’est une comédie." Par le biais de ce duo – en duel – que tout sépare, la pièce aborde les thèmes plutôt délicats de la solitude, de l’incompréhension… "C’est une très belle histoire, convient Albert Millaire. On y parle d’intolérance, d’intransigeance, de différence… Et c’est finalement une belle rencontre entre ces deux générations éloignées l’une de l’autre. Le fossé entre les deux est vaste, mais ils vont réussir à le combler."
Pour les comédiens, jouer en duo demande à la fois une forte concentration personnelle et une étroite proximité avec l’autre. "C’est très, très exigeant, admet M. Millaire, mais tous les genres de pièces ont leur défi." Et ce n’est pas le défi qui doit rebuter le comédien, qui en a vu bien d’autres au cours de sa longue carrière. Bien d’autres journalistes aussi. L’entrevue, qui a commencé un peu croche avec quelques petits problèmes techniques, se termine rapidement sur le "bon, tu dois avoir tout ce qu’il te faut, là" d’un grand homme de théâtre qui n’a pas grand temps à perdre avec une jeune journaliste.
Les 14 et 15 octobre à 20 h
À la salle Odyssée
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