Les Grands Ballets Canadiens de Montréal : Bête de scène
Scène

Les Grands Ballets Canadiens de Montréal : Bête de scène

Les Grands Ballets Canadiens de Montréal lancent leur saison 2005-2006 avec la première mondiale de La Bête et la Belle, une ambitieuse production chorégraphiée par Kader Belarbi.

Le Sacre du printemps, Le Lac des cygnes

, Notre-Dame de Paris, La Belle au bois dormant… Sa réputation n’est plus à faire sur la scène européenne. Il a incarné, à titre de soliste, une série de prestigieux rôles au sein des plus célèbres ballets, sans compter la quinzaine d’œuvres chorégraphiques qu’il a signées. Avec une permission du Ballet de l’Opéra National de Paris, où il est danseur étoile, Kader Belarbi défriche aujourd’hui le terrain québécois en se joignant aux Grands Ballets Canadiens, pour qui il crée, à l’invitation du directeur artistique Gradimir Pankov, une audacieuse adaptation du conte fantastique de Madame Leprince de Beaumont. Avis aux spectateurs qui s’attendraient à retrouver La Belle et la Bête de Cocteau ou encore de Walt Disney: c’est une version personnelle, contemporaine que nous offre le jeune chorégraphe. D’où l’inversion du titre…

"Nous nous sommes inspirés du conte originel, mais le scénario a été entièrement réinventé, indique le créateur qui a coscénarisé le ballet aux côtés de Josseline Le Bourhis. Alors que je perçois la Bête comme quelque chose de fixe, comme l’objet du désir, la Belle est en constante évolution. Il s’agit de l’histoire d’une révélation, du parcours initiatique d’une jeune fille qui devient femme par la découverte de l’amour et de la sexualité."

Après deux ans de modelage, Belarbi est débarqué à Montréal à la mi-juillet afin d’entamer des ateliers avec ses 30 danseurs. "La rencontre avec les interprètes est pour moi le moment crucial de la création puisque l’acte de danse est mon moteur. Je travaille comme un sculpteur qui modèle son danseur. Étant un passionné de peinture, je crée de manière picturale. Même si elle requiert lumières, décors et costumes, la danse prend le relais pour tout. C’est pourquoi j’accompagne les danseurs afin qu’ils s’approprient le ballet."

Sur des musiques de Haydn à Ravel, La Bête et la Belle évolue dans un espace scénographique conçu par Valérie Berman, qui assure également la création des costumes. Partageant la vision artistique du chorégraphe, cette dernière s’est fortement investie dans le processus de création, de manière à amener un autre éclairage: "Je n’ai pas envie de faire du joli et du décoratif, annonce-t-elle. Je préfère créer des images polysémiques qui sont en complément et parfois même en contradiction avec le travail des danseurs."

Avec la présentation d’une création d’une telle envergure, appuyée par une vaste campagne publicitaire, Gradimir Pankov réitère son pari de transmettre la passion de la danse à un public élargi. "En faisant place à des créations comme La Bête et la Belle, dit-il, nous brisons les barrières qui séparent le classique du contemporain et nous nous ouvrons aux œuvres de chorégraphes montants. Tout cela en espérant continuer d’élargir le public de la danse…"

Du 20 octobre au 5 novembre
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts
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