Mars et Vénus : Le choix du public
Scène

Mars et Vénus : Le choix du public

La production Mars et Vénus arrive bientôt à la Baie, au début d’une longue tournée, après 28 représentations à Joliette qui ont ravi public et critique. On comprend que Sylvain Larocque soit aux anges.

"Je suis venu souvent à La Baie, c’est à chaque fois un plaisir, fait remarquer Sylvain Larocque. J’ai même animé -avec d’autres- l’inauguration de la salle, il n’y a même pas deux ans. J’ai bien hâte de revenir avec Mars et Vénus, d’autant que le spectacle est toujours différent, tout dépendant des tendances locales." "C’est l’histoire d’un couple sur 8 ans, interprétée par Sonia Vachon et moi-même, coécrite par Stéphane E.Roy et moi-même", poursuit-il. "À certains moments, six fois pour être précis, Stéphane arrive sur scène et dit au public: "Deux choix s’offrent à vous et le destin de ce couple est entre vos mains." Il formule alors des propositions du genre: "Voulez-vous que ce soit l’homme ou la femme qui fasse les premiers pas?" Le public vote et on poursuit. Avec les différentes combinaisons de choix du public, il y a soixante-quatre versions du spectacle possibles. Durant le rodage à Joliette, il y a seulement deux spectacles sur vingt-huit qui ont été identiques!"

Pour monter ce genre de concept, il a fallu que les comédiens apprennent deux spectacles entiers. Sylvain Larocque nous assure qu’il a travaillé très fort pour livrer des performances honorables: "Comme interprète, j’ai fait Lady’s night deux cent fois et j’ai joué dans le film Camping sauvage… Mais j’avais tellement le syndrome de l’imposteur, surtout depuis la controverse concernant les humoristes acteurs, que j’ai pris plein d’ateliers de théâtre! Il fallait livrer le meilleur travail possible, et le fait de jouer avec une actrice du calibre de Sonia m’a aussi forcé à remonter le niveau."

Mis en scène par Josée Fortier, Mars et Vénus est plus proche du spectacle d’humour que de la pièce de théâtre. "Comme je fais énormément de spectacles à travers le Canada, en français et en anglais, je ne peux malheureusement pas voir beaucoup de théâtre depuis une douzaine d’années." L’humoriste avoue par contre ne pas vouloir voir de spectacles d’humour, de crainte d’être "contaminé" et aussi de ne voir que la mécanique du texte.

Pour ceux qui seraient tentés de voir en Mars et Vénus une sorte de Un gars, une fille sur scène, Sylvain Larocque rétorque: "J’ai été l’un des rédacteurs de cette belle émission, et j’ai tout fait pour m’en éloigner. C’est complètement autre chose." Rien à voir non plus avec un livre célèbre: "Ma mère aime bien la psychologie populaire, et quand elle a su que j’écrivais ce spectacle, elle m’a dit avoir lu Les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus. Moi, je n’ai pas voulu le lire, car ça n’a rien à voir, il s’agit seulement de symboles."

L’homme, qui s’est fait connaître pour ses one man shows, est un rédacteur d’expérience. Détenteur de trois Olivier dans la catégorie Auteur de l’année, il a aussi été scripteur pour des galas et pour plusieurs humoristes. Avec ce spectacle, pour la première fois il va sur des territoires plus intimes, s’avançant prudemment avec des textes qui ont parfois une teneur dramatique. Cette exploration lui plaît suffisamment pour peut-être influencer l’écriture de ses prochains spectacles d’humour. Un parcours à suivre…

Le 12 novembre
Au Théâtre du Palais municipal