Anne-Marie Aubin : Des contes pour tous
Anne-Marie Aubin a vite compris que le conte est un univers cloisonné, quasi réservé aux hommes. Il lui faut donc user de beaucoup d’astuces pour gagner le cœur de ces derniers avec ses histoires de fées.
"Le conte de fées, c’est mon répertoire. Je ne vais pas changer pour plaire. Même quand je vais dans les écoles, les garçons disent que ce sont des affaires de filles. Alors, je ne dis plus "conte de fées", je dis "conte merveilleux". Je parle du Moyen Âge. Ils adorent ça. Ils s’imaginent qu’il va y avoir des chevaliers et des épées. Puis, ça finit par passer. Mais il ne faut pas que je parle de féminin. Je m’aperçois qu’il y a vraiment une dichotomie dans l’univers merveilleux selon le sexe. Donc, il ne faut pas essayer de plaire à tout le monde, mais faire ce que l’on a à faire", raisonne Anne-Marie Aubin, qui bosse actuellement sur un doctorat à propos du conte.
Celle qui se produira à deux reprises dans le cadre du Festival des contes et légendes de la Mauricie compose ses propres récits, des histoires qu’elle tisse à partir d’éléments de son existence. "Je m’aperçois qu’on ne fait rien par hasard. Moi, je suis allée voir les fées pour comprendre que j’avais peut-être vécu une vie qui ressemble à un conte de fées. Alors, il y a des éléments de ce que j’ai vécu comme petite fille et de la vie autour de moi, soit les jeunes que je rencontre chaque jour, qui m’inspirent. Bon, je vais avoir bientôt 50 ans. Mais quand je suis avec eux, il faut que je redevienne une petite fille. Et pour que ça soit toujours connecté, il faut être à l’écoute de ce qu’ils sont, de ce qu’ils vivent. Là, on s’aperçoit que le conte est intemporel et universel."
Anne-Marie Aubin présentera son spectacle dans une maison privée du village de Saint-Justin. Une formule qu’elle connaît bien et qu’elle trouve fort intéressante. "J’ai ouvert une maison de contes, une maison littéraire, chez moi en 1997. Donc, je le fais déjà et souvent avec des conteurs étrangers et moi-même. J’ai décidé de convertir mon salon en salle de spectacles. Les gens aiment beaucoup ça. La différence, c’est l’intimité que tu vas avoir avec le conteur, l’intimité d’être dans la maison de quelqu’un. Aussi, il n’y a ni éclairages, ni micro, ni système de son. Il n’y a pas cette espèce d’effet de spectacle, mais beaucoup plus celui du conte traditionnel comme il devait se faire autrefois dans les maisons."
Le 22 octobre à 20 h 30
Chez Julie L’Heureux, à la vieille maison
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