Lise Castonguay : La vie en tableaux
Scène

Lise Castonguay : La vie en tableaux

Lise Castonguay confie: " Quand j’ai lu Leçon d’anatomie, le texte m’a beaucoup impressionnée. Depuis trois ans, j’avais cette pièce sur ma table de chevet: elle attendait…"

Quel bonheur, donc, pour Lise Castonguay, de jouer le rôle de Martha, seul personnage de la pièce de Larry Tremblay. "Leçon d’anatomie est un texte qu’il faut apprivoiser, mais c’est une décharge très importante, une histoire très touchante. Une femme raconte sa vie: son enfance, sa relation avec son mari, ce qui l’a amenée à se séparer de lui. Elle est prof de biologie: elle le fait comme on donnerait des leçons. Elle dissèque, littéralement, sa relation avec cet homme, faisant constamment des liens entre les éléments affectifs de sa vie et le corps humain. C’est vraiment une scientifique: elle a une pensée très rationnelle, qui analyse, et elle aime que les choses soient prouvées par A plus B. Enfin, c’est ce qu’elle a été toute sa vie, jusqu’à ces événements qui l’ont complètement changée. En fait, c’est l’histoire d’une relation, et celle d’une survivance, d’une renaissance. Même si c’est bouleversant, c’est plein de lumière, de courage. C’est très beau."

Même si le sujet de la pièce, mise en scène par Marie Gignac, est grave, le traitement mène la comédienne – et le public – dans différents registres. "Ce qui m’a frappée dans cette pièce, c’est aussi l’écriture. C’est assez poétique et, tout en étant très limpide, ça va vraiment à l’essentiel. C’est un voyage dans l’histoire de Martha, dans son corps: l’écriture est très charnelle, ciselée, précise. Autre élément important: l’humour. Sa distance par rapport aux événements lui permet d’avoir un regard d’une grande lucidité, et beaucoup d’ironie."

Pour l’interprète, il s’agit d’un premier solo. "J’avais besoin d’un grand défi. C’est fou: dans ce métier-là, des fois, on a envie d’avoir peur, pour aller plus loin, se trouver des nouveaux courages. C’est plutôt vertigineux… Mais j’aborde la pièce en artisane: je fais mon tricot maille par maille, le mieux possible. Avec Marie, et avec l’équipe de créateurs, on a travaillé dans une très grande détente, une grande confiance."

Pour stimulant qu’il soit, le projet comporte ses contraintes. "Le plus difficile pour moi, c’est bien sûr de jouer sans partenaire. Ça a l’air évident, mais c’est d’une solitude… sans nom. En répétition, au début, je cherchais à quoi me raccrocher: j’arrivais pas à me mettre en marche toute seule. Mais ce qui m’aide, c’est que c’est un récit; je m’adresse directement au public, et c’est donc lui qui devient mon partenaire. On est dans un ton très intime: je voudrais arriver à parler à chaque spectateur. Je soupçonne que je vais avoir un plaisir énorme à jouer ça: me promener dans cette histoire, dans les cassures, les ruptures de tons, plonger dans la gravité, en sortir, retourner chercher le public, revenir à la démonstration… C’est vraiment tout un voyage, une belle aventure."

Éric Champoux, Vincent Champoux, Yves Dubois, Jean-François Labbé, Francis Leclerc, Julie Morel complètent l’équipe.

Du 1er au 26 novembre
Au Théâtre de la Bordée
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