Jean-Stéphane Roy : Épater la galerie
Jean-Stéphane Roy dirige la deuxième création de Tsunami Théâtre: Homo Erectus ou le rituel amoureux depuis l’homme debout.
À l’été 2004, les membres de Tsunami Théâtre dévoilaient leur premier spectacle. Dans la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui, Valérie Labelle mettait en scène Vague de fond, un texte de Jean-Guy Legault et Simon Boudreault abordant avec beaucoup d’humour la crise de la trentaine. Ces jours-ci, les énergiques finissants de l’école de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe sont dirigés par Jean-Stéphane Roy dans Homo Erectus ou le rituel amoureux depuis l’homme debout, la première pièce de Kim Taschereau.
Depuis sa sortie du Collège Lionel-Groulx, Jean-Stéphane Roy a vécu des expériences professionnelles aussi houleuses que formatrices. D’abord acteur, l’homme fut entraîné vers la mise en scène par un concours de circonstances. Aujourd’hui, le créateur âgé de 38 ans a plus de 90 spectacles à son actif. Aux quatre coins du Canada, il a œuvré auprès des troupes (francophones et anglophones) les plus diversifiées. Pour le Théâtre populaire d’Acadie, une compagnie établie à Caraquet au Nouveau-Brunswick, il vient de créer Murmures, le plus récent texte d’Emma Haché (L’Intimité). "J’ai fini par comprendre que Montréal était une ville parmi tant d’autres, explique-t-il. Ce fut un grand choc parce qu’on m’avait appris et fait comprendre que Montréal était le centre du monde." C’est entre les murs du Cégep de Saint-Hyacinthe, où il enseigne, que le metteur en scène a rencontré les membres de Tsunami Théâtre: Jean-Benoit Archambault, Martin Grenier, Marie Christine Pilotte et Kim Taschereau. Devant leur enthousiasme, le créateur a accepté de plonger dans l’aventure vertigineuse de la création. "Si j’ai accepté, affirme-t-il, c’est d’abord parce que j’avais été heureux de travailler avec eux au cégep, mais aussi parce que le spectacle est une production autogérée, autrement dit que tous les risques sont possibles et permis."
Comme son titre l’indique, la pièce interroge les rapports amoureux de la race humaine. Autour du personnage principal, un peintre bipolaire, tournent sa sœur, une photographe qui vit dans son ombre, la nouvelle propriétaire de la galerie, une madame un peu rangée mais qui aime bien l’extravagance, et un critique d’art alcoolique. Dans l’arrière-boutique de la galerie, ces personnages ont des échanges pour le moins mouvementés. "Le peintre et sa sœur ont toujours été reclus, précise Jean-Stéphane Roy. Ils entretiennent une relation presque incestueuse, quelque chose de pas sain du tout. Dans cette galerie, ils sont confrontés à deux étrangers, une situation qui leur ouvre des portes." Soucieux de garder un certain mystère, le metteur en scène se contente de révéler sa propre surprise devant la tournure des événements. "C’est un texte sensiblement réaliste, confie-t-il, mais il y a une ouverture qui nous permet d’adopter un niveau de jeu vraiment flyé. Chaque jour, nous dépassons des limites. Jamais je n’aurais pensé que nous allions nous rendre aussi loin."
Du 8 au 26 novembre
À la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui
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