Le Congress on Research in Dance : Mouvements de masse
Scène

Le Congress on Research in Dance : Mouvements de masse

Le Congress on Research in Dance (CORD) aura lieu pour la première fois à Montréal. Sa thématique est pour le moins surprenante: "La danse et les droits de la personne".

Nous avons rencontré la responsable montréalaise du comité organisateur de cet important congrès, Dena Davida – qui est également directrice artistique et administrative de Tangente (lieu de diffusion en danse contemporaine).

Y a-t-il une raison pour que ce thème, "La danse et les droits de la personne", soit associé cette année à la ville de Montréal, ou cela est-il complètement aléatoire? "Il y a bel et bien une raison. Il y a cinq ans, la Déclaration universelle des droits de la personne était conçue par un avocat montréalais et signée ici. Je dirais donc que cela a pris une valeur symbolique pour Naomi Jackson, l’instigatrice du congrès."

L’organisation d’un tel congrès est sûrement une lourde tâche. Pourquoi accepte-t-on de relever "bénévolement" ce défi? "Vous avez raison sur ce premier point: la tâche est lourde. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’au début, l’accueil d’un tel projet était plutôt difficile… Il a donc fallu travailler fort pour trouver de l’appui. Mais cet appui est finalement venu et a permis une étroite collaboration entre le CORD, le MAI, Tangente, le doctorat en Études et pratiques des arts de l’UQÀM et son Département de danse, l’Arizona State University (ASU) et le Lincoln Center for Ethics, qui lui est affilié. Pour ma part, j’ai accepté de participer activement à l’organisation de cet événement spécial, entre autres, parce que je connais Naomi depuis longtemps. C’est une bonne amie. Mais surtout, je l’ai fait par conviction. Vous savez, je suis une enfant des années 60. Je mettais des fleurs dans mes cheveux et sur le bout des fusils [avoue-t-elle en riant!]. Aujourd’hui, on m’accuse même d’être une travailleuse sociale, parce que je programme (Tangente) "par cœur", et non en respectant les canons esthétiques ou les lois économiques. Je ne travaille pour aucun canon, que ce soit un canon de beauté ou un canon militaire, car ils sont tous deux motivés par une même chose: le pouvoir. Je travaille avant tout pour le facteur humain. Je ne peux donc pas imaginer de thématique plus passionnante dans le contexte actuel, où tout un chacun est désormais informé de ce qui se passe partout sur la planète. Nous ne pouvons plus nous permettre de passer à côté… En ce sens, il ne me semble pas qu’au Québec, malgré une situation géographique privilégiée, nous soyons exempts de la nécessité de nous questionner sur l’avenir des droits humains. Bien au contraire, cela nous confère une certaine responsabilité…"

C’est en ce sens que seront organisées plusieurs tables rondes et conférences dynamiques (accompagnées d’une performance artistique) sur des thèmes aussi variés que, par exemple, "La chorégraphie en tant qu’outil de propagande", "La danse d’interdiction et de censure", "Le droit des artistes danseurs aînés" ou encore "La danse et l’incapacité". Et pour ceux qui le désirent: une visite guidée en autobus de L’Autre Montréal (nul besoin de vous faire un dessin!).

Mais aussi, en plus des autres activités, nous aurons droit à un spectacle gratuit de danse en pleine rue, avec le projet L’Échange Grasshoppa (Maureen Shae et Amy Kubanek), ainsi qu’à quelques spectacles aux tendances multiculturelles, présentés à Tangente (Julie Beaulieu, Sarah Joy Stoker et Nora Chipaumire) et au MAI / Montréal, arts interculturels (Gaétan Gingras).

Ceux qui désirent obtenir plus d’info ou se renseigner sur l’horaire des activités de ce colloque visant à explorer différents lieux et modes de convergence entre artistes de la danse, scientifiques et militants défenseurs des droits individuels, sont invités à visiter le site du congrès à www.cordance.org.

Du 10 au 13 novembre
Divers lieux