CEAD : Centre d'accueil
Scène

CEAD : Centre d’accueil

Ces jours-ci, le CEAD (Centre des auteurs dramatiques) a toutes les raisons d’avoir le cœur à la fête. Non seulement l’organisme a-t-il de grandes réalisations à célébrer, mais, 40 ans après sa fondation, ses opérations n’ont rien perdu de leur pertinence.

En 1965, lorsque les dramaturges Jacques Duchesne, Roger Dumas, Robert Gauthier, Robert Gurik, Jean-Pierre Morin et Denys Saint-Denis fondent le Centre des auteurs dramatiques (CEAD), leur profession est bien moins reconnue qu’elle ne l’est aujourd’hui. Au cours des 40 dernières années, le Centre a soutenu les auteurs et assuré la promotion et la diffusion de leurs œuvres. Grâce à de multiples activités – centre de documentation, soutien dramaturgique, lectures, résidences, échanges et récompenses -, l’organisme est parvenu à imposer, culturellement et socialement, le métier d’auteur de théâtre. Parmi les quelque 315 nouveaux textes que le CEAD traite chaque année, environ 75 s’ajoutent à son répertoire. Des quelques centaines de pièces lues depuis 1987 dans le cadre de la Semaine de la dramaturgie, près de 75 % ont été montées, produites, éditées ou traduites. Il n’y a pas à dire, le CEAD (actuellement dirigé par Diane Miljours) joue un rôle essentiel dans le paysage théâtral québécois et franco-canadien.

PRIX ET CÉLÉBRATIONS

Le 1er novembre dernier, au Monument-National, on procédait au lancement officiel des activités du 40e anniversaire ainsi qu’au dévoilement de la Prime à la création du Fonds Gratien-Gélinas. Instauré par le CEAD en 1994, le Fonds soutient et encourage le développement de la dramaturgie d’ici tout en favorisant la création, la production et la diffusion du travail des jeunes dramaturges. Il organise chaque année un concours destiné exclusivement aux auteurs dont moins de trois œuvres ont été créées. Je suis d’un would be pays, un texte de François Godin (Louisiane Nord), a décroché la Prime à la création 2005. Le jury a souligné la "grande force" avec laquelle la pièce s’attaque "à la thématique de l’identité". Une bourse de 15 000 $ sera offerte à la compagnie qui portera le texte à la scène. L’auteur a quant à lui reçu la bourse Louise-LaHaye, cette fois d’une valeur de 8 000 $. Cette année, le Fonds remettait une nouvelle distinction, le Prix spécial du jury Françoise-Berd. C’est À présent, une pièce de Catherine-Anne Toupin (L’Envie), qui a récolté le prix et la bourse de 3 000 $ dont il est assorti. Le jury a été "séduit par la richesse de la proposition", "un univers insolite […] qui nous happe sans qu’on ait pu voir venir le dénouement". Les deux textes gagnants seront lus dans le cadre de la 20e Semaine de la dramaturgie.

D’ici au printemps 2006, une foule d’événements (habituels ou extraordinaires) viendront souligner cet anniversaire. Dans le cadre d’une initiative intitulée "40 levers de rideau", 40 compagnies de théâtre liront, dans 40 lieux différents, 40 extraits de textes sélectionnés parmi les plus marquants des 40 dernières années. Dans le même ordre d’idées, Marie-Ève Gagnon orchestrera (le 19 novembre) une soirée de lecture à l’occasion du 28e Salon du livre de Montréal. Six comédiens chevronnés prononceront les mots de Serge Boucher, Evelyne de la Chenelière, Carole Fréchette, Michel Garneau, François Godin, Marie Laberge, Françoise Loranger et Jean-Frédéric Messier. La 20e édition de la Semaine de la dramaturgie, une des plus belles traditions du CEAD, se tiendra à La Licorne du 29 novembre au 3 décembre. Au programme: 13 lectures de textes inédits et un Séminaire international de traduction. Parallèlement à toutes ces activités, l’équipe du CEAD travaille à l’élaboration d’une publication et d’une exposition où les archives de l’organisme seraient mises à profit. Que la fête commence! www.cead.qc.ca