La vie est un match : Retomber sur ses pieds
Scène

La vie est un match : Retomber sur ses pieds

Avec La vie est un match, le Théâtre de La Pire Espèce présente un Marc Mauduit qui retourne au langage corporel humoristique. Si

M. Ratichon dans… La vie est un match donne l’impression de sortir tout droit d’un dessin animé. On dirait même que Marc Mauduit, seul en piste, est un personnage manipulé par Francis Monty (le metteur en scène) et Olivier Ducas, tous deux à la direction artistique du Théâtre de La Pire Espèce, qui présente ce spectacle. Mais Mauduit n’est pas l’un des objets que manipulent ses confrères. En plus d’avoir signé ce traité de composition dramatique, il interprète magnifiquement, et muettement, cette espèce de longue blague sur le quotidien et la performance. Le comédien charismatique que l’on a pu voir, entre autres et il n’y a pas si longtemps, dans Les Apatrides et dans Jacques le fataliste (celui du Théâtre de l’Utopie) arrive même à nous faire oublier, par ses pirouettes et par sa maîtrise de certaines situations, quelques faiblesses du spectacle dont il est en partie responsable: l’imprécision et le rythme; rien qui ne puisse se régler en cours de route.

Si le tout ressemble bien à une production de La Pire Espèce, avec son caractère festif et ce ton qui confère à l’ambiance générale l’impression d’assister à quelque chose d’unique et de privé, Mauduit ajoute une dimension clownesque différente de celles exploitées, par exemple, dans Persée. Il n’y a pas le même genre de poésie ni de teneur dramatique. Le sujet, bien ancré dans le présent, est beaucoup plus du côté de l’humour et rappelle certains numéros de cirque comme ceux de Jamie Adkins ou des Acrostiches. Mais le présent spectacle, bien que très physique, n’exploite évidemment pas les mêmes tours, et on se concentre surtout sur le jeu et la mise en scène. Le décor de Magalie Amyot et l’environnement sonore de Ludovic Bonnier, qui peuvent aussi faire penser aux émissions jeunesse des années 60 et 70, nous ramènent également au théâtre avec une efficacité exemplaire et une inventivité remarquable. Tout ça nous éloigne du one man show, on sent le travail d’équipe exigeant.

Jusqu’au 23 novembre
À La Petite Licorne
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