Sylvie Moreau : Reine de cour
Sylvie Moreau se mesure à l’un des plus grands rôles de sa carrière. Sous la direction de Lewis Furey, la comédienne endosse les habits de la reine d’Égypte dans Antoine et Cléopâtre, un théâtre musical inspiré de l’œuvre de Shakespeare.
Cet automne, avec toute la fougue qu’on lui connaît, Sylvie Moreau incarne la reine d’Égypte, héroïne tragique d’Antoine et Cléopâtre, un théâtre musical dont Lewis Furey signe la mise en scène, la musique et le livret. Jean-Michel Déprats, grand spécialiste de l’œuvre de William Shakespeare, a assuré l’adaptation française de cette tragédie romaine évoquant un siècle de guerre fratricide. Chorégraphiée par Claude Godin (longtemps collaborateur de La La La Human Steps), la création du Théâtre du Nouveau Monde bénéficie du labeur de 11 comédiens, danseurs et musiciens, dont Jean Maheux, Renaud Paradis et Sylvain Scott.
Employant le chant et la parole, la danse et la musique en direct, la relecture de Furey semble dégager toute la modernité de l’œuvre. "L’adaptation évacue grandement la complexité politique de la pièce, considère Sylvie Moreau, cette lourdeur qui explique qu’elle soit si rarement montée. L’intrigue est concentrée sur trois pôles: Cléopâtre, César et Antoine, ce dernier étant pris entre les deux. Contemporaine, la vision de Lewis rend la pièce beaucoup plus lisible pour le spectateur."
Selon la comédienne, cette mouture de l’œuvre shakespearienne fait voir tous les aspects du personnage de Cléopâtre: "Elle est tour à tour fragile, détruite, surpuissante, rêveuse, sensuelle, protectrice, maternelle… c’est extraordinaire de pouvoir incarner toutes ces femmes en une seule." Séparés par la politique aussi certainement qu’unis par l’amour, Antoine et Cléopâtre sont d’exemplaires amants tragiques. Sylvie Moreau nuance: "En comparaison avec Roméo et Juliette, qui vivent un amour jeune et naïf, un sacrifice plein d’innocence, le sacrifice amoureux d’Antoine et Cléopâtre est complètement conscient, assumé, endossé. Ils partagent un vieil amour. Cette maturité est un aspect de la pièce que j’adore, quelque chose que je trouve fort et rare, très inspirant. J’aime à penser que pèse sur eux une certaine fatalité, mais qu’ils décident de s’y plier par grandeur, parce que leur amour est immense."
Le 22 novembre à 20 h
À la Salle Maurice-O’Bready
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