The Stolen Show (xspectacle) : La société du spectacle
Scène

The Stolen Show (xspectacle) : La société du spectacle

The Stolen Show (xspectacle(, trilogie créée pour [bjm_danse] par la chorégraphe vancouvéroise Crystal Pite, reprend l’affiche à Montréal cette semaine, le temps de quatre représentations.

Après avoir fait salle comble au TNM en septembre 2004, la dernière création de l’étoile montante Crystal Pite nous revient, grâce à l’équipe de Danse Danse, dans une salle mieux adaptée à ses besoins, la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau. S’étant mérité d’éloquentes critiques, cette œuvre, présentée en première au Festival Danse Canada à Ottawa en juin 2004, a foulé, au cours de la dernière année, les planches du Canada, des États-Unis, de l’Europe et de l’Asie. Retour en terre d’origine…

Conçu pour Les Ballets Jazz de Montréal, récemment rebaptisés [bjm_danse], The Stolen Show (xspectacle( s’inscrit parfaitement au sein du nouveau virage qu’a pris la compagnie, qui vise à décloisonner les styles et à offrir une tribune aux chorégraphes de la nouvelle génération. Alliant le brio des interprètes, l’esprit créatif éclaté de la chorégraphe et la musique du compositeur Owen Belton, cet étonnant mariage d’humour et d’émotions est composé d’un bouquet de trois pièces, soit Short Works: 24, (xspectacle( et The Stolen Show.

Le premier volet, Short Works: 24, décortique le mouvement par une série de 24 séquences exploratrices d’une durée d’environ une minute chacune. "Je décris cette pièce comme une étude sur le mouvement. J’ai déconstruit les structures pour plonger dans l’abstrait, en me laissant guider par mes instincts, par la musique", d’expliquer celle qui a auparavant dansé et créé pour les Ballets de Francfort, aux côtés de William Forsythe, avant de fonder sa propre compagnie, Kidd Pivot.

Davantage théâtrales, les deuxième et troisième parties de l’œuvre intégrale complètent la recherche de Crystal Pite en auscultant la dichotomie qui oppose les arts dits savants au divertissement, à la culture pop. Parodie, questionnement, hommage? À vous d’en juger…

"J’aime bien l’idée que les spectateurs en tirent leur propre interprétation. Mais pour moi, lorsque j’ai créé The Stolen Show, c’était davantage une question de nostalgie. Enfant, j’étais fascinée par le show-business, le cirque, les comédies musicales, le cinéma hollywoodien… J’en garde de très beaux souvenirs et c’est de là que j’ai tiré mon inspiration pour cette pièce. Ensuite, avec (xspectacle(, j’ai eu envie d’explorer l’art avec un grand A. Je me suis donc penchée sur la relation de confiance qui s’installe lorsque je travaille avec les danseurs, et une œuvre très personnelle en résulte."

Tenant autant de l’art que du divertissement, cette audacieuse fantasmagorie met en scène des divas à perruque blonde et des poulets en caoutchouc, mais surtout une douzaine d’interprètes qui se partagent la scène, tantôt avec dynamisme, tantôt avec sensualité. "Je n’ai que des éloges pour les interprètes. Surtout que la moitié d’entre eux viennent tout juste de s’approprier le spectacle. Ils ont beaucoup apporté à mon œuvre et je leur en suis extrêmement reconnaissante."

À la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau
Du 23 au 26 novembre
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