Prêt-à-porter : L'habit fait le moine
Scène

Prêt-à-porter : L’habit fait le moine

Dans Prêt-à-porter du chorégraphe Mario Veillette, la danseuse Julie Pichette se transforme au contact de quatre robes totalement extravagantes.

Décidément, Mario Veillette est partout cet automne. Après les CorresponDanses et les Lundis de la danse à la Bordée, il sera, en décembre, au Studio d’essai de Méduse dans le cadre de la série Mouvements d’intimité de la Rotonde. Ce spectacle, intitulé Prêt-à-porter, ramène le chorégraphe indépendant de Québec vers un travail de longue haleine basé sur le butô. "Du butô, je retiens surtout l’idée de la métamorphose, explique-t-il. L’idée qu’un personnage se transforme, devient un autre symbole. Il y a toujours quelque chose de nouveau qui apparaît. Et il y a cette idée de métamorphose en quelque chose d’autre qu’un humain."

C’est Julie Pichette qui, en plus d’être l’unique interprète du spectacle, a conçu les quatre robes-objets qui ont donné naissance aux quatre courtes pièces de Prêt-à-porter. Créées à l’origine en tant que purs objets d’art, ces robes ont dû être modifiées pour la danse. La robe de métal, par exemple, a été découpée pour devenir une sorte de façade suspendue, derrière laquelle la danseuse peut se glisser.

"Très vite, j’ai décidé de la faire sortir de la robe de métal, raconte Mario Veillette. On a développé la danse à partir du thème "Qu’est-ce qui arrive si on sort un escargot de sa coquille ou un guerrier de son armure?"" Le travail a donc pris l’allure d’une étude sur la vulnérabilité et la combativité. Comme l’être dénudé arrive difficilement à faire preuve d’une férocité convaincante, la pièce prend par moments une tournure amusante, révèle le chorégraphe.

Avec ses longues torsades, la robe blanche peut faire penser à une pieuvre. Doux et confortable, ce vêtement peut s’avérer un piège puisque sa lourdeur entrave les mouvements de la danseuse lorsqu’elle doit se défendre contre la dure réalité extérieure.

L’ambiance associée à la robe rouge est résolument marine. Tour à tour anémone, sirène, figure de proue, la danseuse évolue sur une musique méditative et organique. Elle peut déployer autour d’elle cet assemblage de mailles, le ramasser sous elle ou, au contraire, s’y cacher.

Quant à la dernière robe du spectacle, elle est si grande qu’elle remplissait complètement le studio de répétition. Elle doit d’ailleurs être suspendue par un système d’élastiques. "Julie est au centre et elle peut en sortir, mais même si elle sort, elle reste attachée à la robe et la structure tend à la suivre." En somme, si les personnages inquiétants qui se succèdent dans cette étrange méduse ont un certain pouvoir, ils n’en demeurent pas moins prisonniers.

Mario Veillette se dit particulièrement satisfait de ce spectacle rempli d’idées. En plus de Julie Pichette, il a fait appel à un autre fidèle collaborateur, le compositeur Vincent Gagnon. Le musicien sera en scène pour ajouter des interventions en direct à sa bande sonore préenregistrée. Si on se fie à cette trame sonore et aux costumes, le spectacle promet d’être fort inventif et contrasté.

Du 7 au 10 décembre à 20 h
Au Studio d’essai de Méduse