Annie LaRochelle et Myriam LeBlanc : Féminin pluriel
Scène

Annie LaRochelle et Myriam LeBlanc : Féminin pluriel

Annie LaRochelle et Myriam LeBlanc sont deux des quatre filles à l’origine de Show d’vaches au Bitch Club Paradise, une soirée cabaret au féminin, tout ce qu’il y a de plus  éclaté.

Il y a deux ans, un soir où, discutant dans un bar, elles constataient que la saison serait pauvre en rôles féminins, mais aussi qu’il n’y avait plus aujourd’hui de spectacles de filles comme dans les années 70, Véronique Côté, Érika Gagnon, Annie LaRochelle et Myriam LeBlanc ont eu l’idée de Show d’vaches au Bitch Club Paradise, une production à laquelle participe près d’une trentaine d’artistes de Québec. "C’était une grande utopie pour répondre à plein d’affaires, commence Myriam. Quand on a pensé ce show-là, on l’a imaginé le plus fou et le plus impossible qui soit. Ce qu’on voulait, c’était de réunir une gang de femmes et de les faire se questionner sur ce qui les émeut, ce qui les frustre, ce qui les fait danser, chanter, crier, hurler, brailler, rire et aimer. Puis, on trouvait que la meilleure façon de le faire, c’était le cabaret, pour qu’on puisse dire des poèmes si on avait le goût de dire des poèmes, chanter si on voulait chanter, etc., et intégrer le plus de monde possible, en leur donnant la plus grande liberté qui soit. La seule contrainte était qu’il n’y ait que des femmes qui mettent la main à la pâte pour que ce soit vraiment une parole de femmes, prise et assumée par des femmes."

Le but étant également de se faire plaisir, de réaliser des fantasmes de comédiennes – ce que personne ne ferait pour elle, observe Annie -, mais aussi de voir ce qui, en 2005, ressortirait de l’exercice. "C’était important, au départ, de faire un show qui ne s’adresse pas qu’à des femmes, ajoute-t-elle. On veut que les hommes viennent voir ce qu’on pense de ce qu’on est, ce qu’on a envie de leur dire: qu’on aime la vie, qu’on aime être une femme, qu’on aime les hommes. C’est un show d’amour qu’on avait le goût de faire plus que de revendications. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas… – Ça s’appelle Show d’vaches au Bitch Club Paradise, quand même, intervient Myriam. – Mais il y a beaucoup de tendresse là-dedans", insiste Annie. En fait, elles remarquent que, s’il leur arrive d’être dures, c’est d’abord envers elles-mêmes, alors qu’elles donnent souvent dans l’autodérision.

Annie LaRochelle: «Un show pour venir en gang et faire le party!» Photo: Sophie Grenier

Cela, à travers: des scènes de théâtre et des monologues, nés tantôt de la plume d’une des trois auteures (Fanny Britt, Isabelle Hubert et Anne-Marie Olivier), tantôt des laboratoires, tantôt d’un peu des deux; des chorégraphies, signées Lydia Wagerer ou Karine Ledoyen; des chansons, sur des musiques d’Andrée Bilodeau, interprétées en direct par Lise Hanick, Manon Hamel, Josiane Laberge et elle-même; des lettres, rédigées par leur mère à l’intention de leur propre mère, etc. "On a vraiment de tout, résume Annie. On essaie d’être concises, efficaces, de déstabiliser le spectateur et de lui en mettre plein la vue. – Ça va dans plusieurs directions, renchérit Myriam, et c’est ce qui fait que c’est si riche et si festif." Ce dernier épithète qui, avec un bar dans la salle et une levée de rideau tardive, tient pour ainsi dire du mot d’ordre. "On veut que ce soit le party, lance Annie, que le monde viennent dans l’idée qu’ils ne resteront pas assis. – Qu’ils amènent leur visite, s’exclame Myriam. Ils ne savent jamais quoi faire dans le temps des Fêtes…" L’invitation est lancée!

Du 13 au 30 décembre
Au Théâtre Périscope