Impressions d’ici : Fête de lectures
En créant l’événement Impressions d’ici, Marie-Ginette Guay, directrice artistique du Théâtre Périscope, voulait stimuler l’écriture dramatique à Québec. Deuxième édition.
"Dès mon arrivée en poste, j’avais l’intuition qu’il manquait un espace pour l’écriture, se souvient Marie-Ginette Guay. Puis, j’ai rencontré plein d’artistes et celle-ci s’est confirmée. Bien sûr, il y avait une tradition de lectures, ici au Périscope, mais moi, je sentais un besoin plus particulier encore, c’est-à-dire d’une tribune pour les auteurs de Québec. Et c’est ce que j’ai voulu leur donner, en plus d’essayer de les rapprocher du théâtre. Parce que les dramaturges sont souvent seuls chez eux, alors ils ont besoin de rencontrer les autres artistes, d’éprouver leur texte avec eux et ça me semblait un bon moyen de le faire." C’est ainsi que naissait, l’an dernier, Impressions d’ici, un événement proposant des lectures publiques de pièces inédites. "C’est vraiment un travail de proximité avec les auteurs, une conversation qui s’étend sur toute l’année, explique-t-elle. Je les rencontre, on discute de leur texte, ils repartent travailler… Puis, on arrive en décembre et, là, c’est le moment de rencontrer le public, à qui on propose en fait d’être complice de la naissance de ces pièces, de contribuer, même, à leur construction puisque, par ses réactions, il leur donne un écho très précieux pour que les auteurs puissent continuer à les peaufiner."
Au programme de la présente édition – à laquelle s’associe également Premier Acte, avec la présentation des lectures-discussions de textes en chantier, soit CHS de Christian Lapointe, Opus Dei d’Anne-Marie White et Saisons de Thomas Gionet-Lavigne -, on pourra d’abord entendre La Joie de l’homme aux écailles, d’Hélène Robitaille, mis en lecture par Réjean Vallée. "Elle a des personnages fantastiques, dans le sens de fabuleux, pas du tout réalistes, observe la directrice artistique. Elle me fait penser un peu à André Forcier dans sa façon de nous amener dans un univers magique, étrange, de marginaux aussi." Puis, Ménés, tétards et gouttes de cire, d’Alain Beaulieu, qu’on connaît surtout comme romancier, prendra le relais. "C’est quelque chose de particulier dans son parcours parce qu’il met souvent en scène des causes sociales, politiques et, là, il s’attache à un drame intime", remarque-t-elle, alors que le meurtre d’un enfant se trouve au cœur de cette manière d’enquête, dénotant un important "travail formel sur le temps". Après quoi, on pourra découvrir Richard Fortin, défiguré, première pièce de la comédienne des Fonds de Tiroirs Marie-Christine Lavallée, "qui nous met sur la voie d’un personnage imbu de lui-même, à la soif incommensurable de reconnaissance. De voir sa trajectoire, c’est vraiment intéressant", note-t-elle, avant de souligner l’humour de ce texte mis en lecture par Frédéric Dubois: "Elle travaille beaucoup sur le rythme des mots, l’esthétisme du son." Enfin, l’événement se clora avec Le Psychomaton, premier spectacle à plusieurs voix (Hélène Florent, Hugues Frenette et Édith Paquet, sous la direction de Véronika Makdissi-Warren) pour Anne-Marie Olivier (Gros et Détail). "Elle nous a inventé une machine qui va régler tous nos problèmes, lance-t-elle. Et on a toute une galerie de personnages, comme on peut en retrouver dans les contes urbains, qui défilent devant elle pour trouver des solutions, essayer d’être heureux dans la vie." À qui le tour?
Les 6 et 7 décembre
À Premier Acte
Du 8 au 11 décembre
Au Théâtre Périscope
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