Sursaut : Pas de deux… décennies
Scène

Sursaut : Pas de deux… décennies

La compagnie de danse Sursaut fête son 20e anniversaire avec la présentation de son grand classique: Casse-Noisette et le Roi des rats.

Sursaut a monté sa première version de Casse-Noisette en 1994 à la suggestion du directeur du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, Jacques Labrecque. Depuis, c’est la cinquième fois que la directrice artistique Francine Châteauvert et son conjoint Adam Dymburt montent ce spectacle.

"C’est une grosse production qui nous essouffle chaque fois", constate Francine Châteauvert, qui ne s’en plaint pourtant pas. Chaque fois, elle a hâte de voir le résultat final et, chaque fois, elle se réjouit de célébrer le solstice d’hiver en compagnie d’une équipe, qui se transforme en famille.

Car Casse-Noisette et le Roi des rats version 2005, c’est 32 interprètes: 17 professionnels et 15 jeunes qui proviennent de différentes écoles de danse, d’acrobatie, de gymnastique. Les nombreux enfants qui participent à la production amènent une énergie nouvelle à la production. "Ils amènent une joie et une innocence qu’on perd en cours de route", philosophe Adam.

VERSION SURSAUT

Pour créer son Casse-Noisette, Francine Châteauvert s’est inspirée du conte original d’Hoffmann et a resitué l’action dans la campagne québécoise. Pour chacune de ses versions (1994, 1996, 1998, 2001 et aujourd’hui), elle a retouché les chorégraphies en fonction de ses interprètes. "Je pense que je vais être particulièrement contente de la version 2005. Entre autres grâce aux interprètes. Peut-être aussi à cause de la chorégraphe, sourit-elle. J’ai risqué pas mal pour la cuvée 2005." La chorégraphie a été montée sur la musique de Tchaïkovski, orchestrée par René Béchard. La bande sonore du spectacle a été enregistrée par un ensemble de 21 musiciens. En 1994, les musiciens jouaient dans la fosse. Il s’agit là d’un des bons souvenirs de Sursaut.

Francine danse dans la production de cette année, même si elle juge que danser et diriger, c’est incompatible, voire épique. Dans le rôle d’un ourson, elle remplace au pied levé un interprète qui s’est blessé. De son côté, Adam Dymburt reprend le rôle du parrain de Clara, pour la cinquième fois. Leur fille Alice Dymburt, 6 ans et demi, fera ses débuts sur scène.

20 ANS DE SURSAUTS

Francine Châteauvert et Adam Dymburt se sont rencontrés en 1985, soit la même année que la compagnie a été fondée. Ils s’occupent de Sursaut depuis 18 ans. À eux deux, ils en font beaucoup: la création, les demandes de subventions, la prospection de diffuseurs… "C’est une petite compagnie avec une petite structure. Monter Casse-Noisette, c’est une très grande aventure avec beaucoup de soucis", fait remarquer Francine.

Le boycott des activités culturelles par les enseignants s’ajoute à la liste de soucis. Adam Dymburt considère que l’annulation des représentations scolaires engendre des pertes de revenus de 15 000 à 20 000 $.

MAÎTRE DE SCÈNE

En plus de planifier les tournées de spectacle, Adam Dymburt réserve les hôtels, pose les tapis avant les répétitions, mais surtout, il danse. À 54 ans, il est encore animé par la passion de la scène et a dansé dans toutes les productions de la compagnie. "J’adore la scène, mais j’aime toutes les autres choses que j’ai à faire, dit-il. Ça m’apporte beaucoup de m’impliquer ailleurs. Ça me permet de m’approprier la scène."

– Quand tu vois tous les aspects, ça te met dans la vraie vie, renchérit sa conjointe.

– Quand je vends le spectacle aux diffuseurs, je sais de quoi je parle. Je sais ce que je leur propose, rajoute-t-il.

Adam Dymburt voyage beaucoup dans les foires de vente de spectacles pour faire connaître Sursaut. Ses efforts de développement portent fruit, car la compagnie part en tournée en février à Terre-Neuve. Ensuite, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. En 2006-2007, elle ira visiter 12 villes en Alberta, au Yukon et en Colombie-Britannique avec le spectacle Portrait de famille et de ses invités. "Pour une tournée en danse, c’est majeur. Il n’y a pas beaucoup de compagnies qui peuvent faire ça."

Les 20 ans de Sursaut permettent à Adam et Francine de tracer un bilan de leur travail en commun. "On est fiers de ce qu’on a accompli et on est aussi enthousiastes de continuer à créer", dit Francine.

Pour cette année, le duo a décidé de ne pas présenter le spectacle en tournée. "C’est un très grand bateau à déplacer", souligne Adam. Seulement trois représentations ont lieu à Sherbrooke.

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À LA UNE

Émilie Gratton-Beaulieu, 20 ans. Elle interprète Clara. Originaire de l’Abitibi, elle a vu, à Amos, l’une des versions de Casse-Noisette présentées par Sursaut. Elle danse depuis l’âge de 5 ans et fréquente l’École nationale de ballet contemporain depuis l’âge de 15 ans.
Thomas Casey, 36 ans. Il interprète Casse-Noisette. Il vient du Manitoba. C’est la première fois qu’il incarne ce personnage. Son fils de 3 ans et demi aurait préféré qu’il incarne le Roi des rats.
Kimberley Fontaine, 11 ans. Elle interprète trois personnages: la poupée de chiffon, un jongleur et une pierre précieuse. Étudiante à l’École Sacré-Cœur, la jeune fille fait de la gymnastique, du piano, du violon, du chant et de la danse. Quand on lui demande ce qu’elle aimerait faire plus tard, elle répond: "Optométriste!"
Les 16, 17 et 18 décembre
À la Salle Maurice-O’Bready