Cirkus Inferno : Mélange explosif
Scène

Cirkus Inferno : Mélange explosif

Avec Cirkus Inferno, la Tohu présente un spectacle de clown drôle et… explosif. Charles-Mathieu Brunelle, le directeur général de l’établissement, nous en parle.

"C’est un peu Dominique Michel et Olivier Guimond qui rencontrent Buster Keaton et le coyote de Road Runner. Une imagerie très vaudeville et très clown. Et dans tout ça, il y a une grande finesse", nous dit Charles-Mathieu Brunelle, le directeur général de la Tohu, qui ajoute "qu’on n’a pas vu beaucoup de casse-cous de type cascadeurs qui créent un éclat de rire franc. Je ne dis pas ça négativement, mais on a un rire très intelligent, alors que la surprise, l’inusité…", ça manque peut-être.

Brunelle, qui est également vice-président de la compagnie, s’est aussi donné pour mission de faire de Montréal la capitale mondiale des arts du cirque. Pour ce faire, il veut ouvrir la Tohu à ce qui se fait à l’étranger, tout en rapprochant les gens du quartier, en faisant une place, progressivement, aux arts de la rue. Cirkus Inferno correspond tout à fait au genre de spectacle, assez intimiste, que la Tohu est intéressée à développer.

"C’est un couple qui arrive dans une salle et qui constate que l’endroit est vide. En fait, le cirque n’est pas là, car le spectacle a été annulé. Ils décident alors de s’amuser avec les objets sur scène." Près des gens, cabotins, Jonah Logan et Amy Gordon incarnent l’accessibilité tout en témoignant d’un travail colossal autour du métier de clown. "Ce sont des artistes de très haut niveau, ce sont des circassiens de type cascadeurs un peu dans la lignée de Buster Keaton et de Charlie Chaplin, et l’autre aspect qui nous a charmés, c’est que ce sont des artistes qui travaillent à travers le monde et qu’ils le font à la manière ancienne. Ils n’ont pas d’appartement, car ils voyagent tout le temps!"

Présentement en résidence pour peaufiner différents éléments du spectacle, la troupe travaille avec René Bazinet, un clown bien connu qui s’est notamment beaucoup illustré avec le Cirque du Soleil. "Ça fait partie de notre mission de faciliter la recherche et les rencontres entre artistes. Les résidences permettent ça. C’est la capacité d’élargir les horizons avec le métissage des formes. Par exemple, pour les Anges de l’orage, on a travaillé avec Jerry Snell (musicien et un des fondateurs de Carbone 14) qui continue d’œuvrer dans le milieu du cirque. Actuellement, il est en tournée au Japon. Il y a tellement de talents, de créateurs… Il faut leur permettre de se rencontrer."

À la Tohu, on trouvait également intéressant que pour l’instant, ces artistes soient encore méconnus au Québec. "C’est leur première présentation complète à Montréal, alors qu’ils ont sillonné l’Australie, les États-Unis et le Canada anglais. Ils se sont rencontrés à New York par le biais d’un spectacle sur Broadway." Ils apportent aussi une nouvelle couleur dans le décor, car Jonah Logan est un pyrotechnicien. "Depuis l’âge de six ans, il manipule des feux d’artifice. Il organisait, avec son père, les feux d’artifice des fêtes foraines en Ontario; il a une connaissance exceptionnelle du pétard!"

Cette connaissance sera très utilisée dans le spectacle, mais Brunelle insiste: au-delà du caractère spectaculaire, on veut souligner la discipline "presque ancestrale" de l’art du clown et montrer la possibilité de rapprocher et de toucher les gens malgré la taille de la salle. "Faire le clown est un travail de fond, d’artisan, et c’est ce qu’on veut mettre en valeur avec Cirkus Inferno."

Du 20 au 31 décembre
À la Tohu
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