Revue de l’année 2005 en danse : Top Danse
L’année 2005 nous a permis de voyager beaucoup tout en appréciant le talent québécois…
Trois Générations de Jean-Claude Gallotta
(Centre chorégraphique national de Grenoble) est à l’image de notre société où la vie est faite pour les gens dans la force de l’âge; les autres n’ont qu’à s’adapter! En effet, c’est un peu ce qu’a reproduit le chorégraphe français Jean-Claude Gallotta au Grand Théâtre de Québec le 27 septembre 2005, en demandant à des enfants de huit ans et à des danseurs retraités de reprendre une chorégraphie conçue pour des danseurs en pleine maturité. Ce sont les enfants qui ont ouvert le spectacle. Sérieux, appliqués, ils semblaient minuscules sur la grande scène. De vrais pros déjà! Tantôt graves, tantôt rebelles avant l’heure, on aurait dit des enfants obligés de vieillir prématurément, obligés de tenir un discours d’adulte avec des capacités d’enfants. Étrange mélange pour nous, occidentaux, mais sûrement moins dans des sociétés moins privilégiées… Ensuite, même chorégraphie, prise deux avec le Groupe Émile Dubois, la compagnie régulière de Jean-Claude Gallotta. Un bel aperçu du style Gallotta exécuté avec toute la virtuosité qui lui est due. Après la sobriété forcée des enfants, les trentenaires semblaient même excessifs de prime abord, mais ils ne faisaient qu’utiliser avec fougue tout leur potentiel dans une explosion de vie. "Dansons à fond de train tandis que nous en sommes capables", semblaient-ils nous dire. L’entrée en scène des danseurs âgés illustrait par la suite très bien les ravages du temps sur notre pauvre corps faillible. Malaise dans l’assistance devant la maladresse initiale de ces danseurs dans la soixantaine… Mais peu à peu, ils ont su charmer le public. Inégalement éprouvés par l’âge, ils prenaient tous manifestement un grand plaisir à danser, lentement, maladroitement certes, mais sereinement et par moments avec un brin de malice. L’écoute les uns envers les autres était très belle à voir. Vraiment, Trois Générations est le genre d’expérience touchante qui nous habite longtemps après la fin du spectacle.
Aussi à retenir:
Portable Dances de José Navas, à Méduse le 5 octobre.
Julio et Romette de Karine Ledoyen, à Méduse du 26 au 29 janvier.
Passare de Ginette Laurin (compagnie O Vertigo), au Grand Théâtre de Québec le 15 mars.
Transport de femmes de Daniel Bélanger, à Méduse du 12 au 14 mai.