Les pièces étrangères : Un hiver sur les planches
Scène

Les pièces étrangères : Un hiver sur les planches

Les pièces étrangères de la rentrée hivernale composent un programme diversifié et alléchant.

Au cours des quatre prochains mois, les spectateurs montréalais auront droit à un menu théâtral des plus consistants. Fait intéressant, parmi les pièces étrangères, majoritairement françaises et britanniques, on trouve un nombre équivalent d’œuvres classiques et contemporaines.

À l’Espace Go, la saison est bien enclenchée. Le cinéaste André Melançon dirige La Promesse de l’aube, un spectacle inspiré d’un roman autobiographique de Romain Gary. À La Licorne, Philippe Lambert signe la création québécoise de Beaver, un texte de l’Ontarienne Claudia Dey. À la Salle Fred-Barry, sous la houlette d’Igor Ovadis, les finissants du Conservatoire d’art dramatique de Montréal jouent Le Songe de l’oncle, d’après Dostoïevski. La semaine prochaine, Carl Béchard dévoile sa première mise en scène au Théâtre du Nouveau Monde: une relecture carnavalesque du Malade imaginaire de Molière. La comédie-ballet met en vedette Alain Zouvi et Pascale Montpetit. Au Prospero, Carmen Jolin et le Groupe de la Veillée livrent une version définitive de leur adaptation du Ferdydurke de Gombrowicz. Finalement, au Théâtre Denise-Pelletier, Martin Faucher offre sa vision, à n’en pas douter radicale, du Britannicus de Racine.

FÉVRIER

À la Salle Fred-Barry, Carl Poliquin met en scène Le Tour du monde en 4 jours, une actualisation du célèbre roman de Jules Verne. Au Rideau Vert, Jean-Frédéric Messier fait appel à Sylvie Drapeau et à Jean-François Casabonne pour Reste avec moi ce soir, une exubérante veillée brésilienne signée Flavio de Souza. Au même moment, à La Licorne, Sophie Cadieux reprend Cette fille-là, un troublant monologue de la Britanno-Colombienne Joan MacLeod que Sylvain Bélanger, directeur du Théâtre du Grand Jour, a réglé avec une louable sobriété. Au Quat’Sous, Denise Guilbault assure la création québécoise de W;t, un texte bouleversant de Margaret Edson, récipiendaire du Prix Pulitzer en 1999. À l’Espace Go, le Théâtre de l’Opsis prolonge son cycle Oreste avec Meurtres hors champ, une partition d’Eugène Durif dont Luce Pelletier endosse la mise en scène. Au Prospero, Christian Lapointe se mesure à Axël, une œuvre de Villiers de l’Isle-Adam. Chez Duceppe, Daniel Roussel dirige François Papineau dans C’est ma vie, une pièce où Brian Clark aborde l’euthanasie. À l’Espace Libre, Jean Asselin, directeur de la compagnie Omnibus, préside à un treizième Shakespeare: L’Histoire lamentable de Titus. Présentée dans sa version intégrale, la tragédie est défendue par 12 comédiens.

MARS

Au Prospero, Jean-Marie Papapietro, directeur du Théâtre de Fortune, adapte Le Château de Kafka. Au même moment, à La Licorne, Michel Monty reprend Gagarin Way, une pièce de l’Écossais Gregory Burke créée avec succès en 2003. Dans la Salle intime du Prospero, Stéphanie Julien défend Anaïs Nin: elles, un monologue-hommage mis en scène par Amélie Grenier. À la Balsutrade du Monument-National, le Théâtre Ni plus ni moins renoue avec Harold Pinter, récemment décoré du Prix Nobel de littérature, en montant C’était hier. Dans les Maisons de la culture de Montréal, le Théâtre de l’Opsis referme son cycle Oreste avec Histoires réelles et imaginaires d’une très ancienne famille, un assemblage de poèmes de Yannis Ristos. À la Salle Fred-Barry, Jean-Guy Legault s’attaque à Nuit d’Irlande, une pièce de Marie Jones qui, dit-on, fait écho à la situation de la francophonie au sein du Canada. Pendant ce temps, dans la grande salle du Théâtre Denise-Pelletier, Hugo Bélanger et le Théâtre Tout à Trac revisitent le mythe de La Princesse Turandot.

AVRIL

À Espace Libre, Antoine Laprise et Francis Monty adaptent L’Autre monde, un roman de Cyrano de Bergerac. Le Théâtre Il va sans dire produit ce qui s’annonce comme une délirante odyssée spatiale pour acteurs, marionnettes et objets. À la Salle Fred-Barry, Geneviève L. Blais, du Théâtre à Corps perdus, s’approprie Les Châteaux de la colère, un roman qui a valu à Alessandro Baricco le Prix Médicis étranger en 1995. À La Licorne, Fernand Rainville signe la mise en scène de la nouvelle pièce du Franco-Ontarien Jean Marc Dalpé: Août. Au Prospero, Jacques Rossi dirige Les Vire-Langues sales dans Le Sang, un texte de l’Espagnol Sergi Belbel. Au Bain St-Michel, Sophie Lamouroux reprend son adaptation de Chronique d’une mort annoncée de Gabriel García Márquez. Finalement, chez Duceppe, René Richard Cyr donne une seconde vie à ses Frères de sang, une comédie musicale de Willy Russel créée à Joliette en 2004.

Bonne saison!