Guy Nantel : Politically Incorrect!
Scène

Guy Nantel : Politically Incorrect!

Guy Nantel a intitulé son deuxième one man show Les Vraies Affaires, en réponse aux critiques qui reprochaient aux humoristes de fuir les grands sujets. Au fond, qui ne parle pas des vraies affaires?

Guy Nantel a sa façon bien à lui de concevoir l’humour. Authentique, le grand gagnant de la saison 1993-1994 de la Course destination monde croit que cet art ne se tisse pas seulement de rires, qu’il peut aussi émouvoir. Ainsi, en monologuant sur la politique et les enjeux sociaux, il s’amuse à jongler avec la notion de malaise.

En entrevue, Guy Nantel a déjà dit qu’on reconnaissait le courage d’un humoriste à sa capacité de s’attaquer à l’inattaquable. Lui, se perçoit-il comme un artiste courageux? "Jusqu’à un certain point, oui. Dans la mesure où je touche à des thèmes comme les personnes handicapées. Ou, par exemple, quand il y a eu la tragédie du World Trade Center. Un mois après, j’écrivais un numéro complet là-dessus. Je peux te dire que ça riait jaune en maudit dans la salle. C’était très délicat. Dans le temps, les gens étaient très sensibles à ça. Même un bon gag ne passait pas. Puis, moi, j’ai tenu mon bout là-dessus. Et je me rends compte aujourd’hui que ça passe."

Celui qui collabore à l’émission Il va y avoir du sport (Télé-Québec) ne se gêne donc pas pour aborder des sujets chauds. Dans son nouveau spectacle, il lève entre autres le voile sur des questions liées aux domaines de l’éducation et de la santé, sur certains droits dont bénéficient les minorités. "Moi, je ne risque pas ma vie en faisant des trucs comme ça. Mais je peux te dire qu’un gars comme Dieudonné est venu voir mon show et qu’il m’a dit: "Moi, je fais la moitié de ça en France et je me fais couper la tête!" Parce qu’en France, ils sont beaucoup plus frileux que nous. Mine de rien, au Québec, c’est vrai qu’on est une société très politically correct, mais on est aussi très tolérants sur les discours. À moins d’une réelle incitation à la haine, que les gens vont peut-être moins bien prendre. Encore là, tu regardes un gars comme Jeff Fillion, qui a fait pendant des années de l’incitation à la haine et qui n’est jamais sorti des ondes…"

Loin de vouloir changer le monde, Guy Nantel signale écrire sur des sujets qui l’animent. "Je fais vraiment ce qui m’amuse en show! Ce n’est ni dans un but de marketing, ni dans un but calculé. Depuis le temps que je fais ça, si j’avais voulu avoir vraiment du succès, je me serais plutôt éloigné du style que je pratique en ce moment", admet-il.

Le 25 janvier à 20 h
À la Salle J.-A.-Thompson
Voir calendrier Humour