the heart moves : Les jardins du demi-siècle
Les trois œuvres de the heart moves permettront à ceux qui avaient manqué Peggy Baker il y a deux ans d’approcher cette extraordinaire interprète.
Posée et chaleureuse, Peggy Baker jouit de la force tranquille de la cinquantaine tout en conservant un corps d’athlète et l’enthousiasme de la jeunesse. "J’ai beaucoup aimé danser à Québec la dernière fois que je suis venue, déclare la danseuse torontoise. J’ai planifié ce programme spécialement pour Québec."
Ce programme, intitulé the heart moves, s’ouvre avec une primeur. Composé par la danseuse elle-même, Krishna’s Mouth s’inspire de la vie de Krishna. Bébé, il aurait mangé de la terre et, lorsque sa mère aurait voulu lui nettoyer la bouche, elle y aurait vu l’univers entier. Cette histoire, la danseuse la raconte tout en bougeant. "Quand je parle, on dirait que chaque mouvement est lié à quelque chose de spécifique dans l’histoire, dit-elle. Pourtant, sans les mots, les mouvements sembleraient vraiment abstraits."
La seconde pièce au programme est un véritable morceau d’histoire de la danse contemporaine. Créée en 1983 par Paul-André Fortier, Non Coupable a été ensuite reprise par plusieurs danseuses. Peggy Baker avait vu Susan Macpherson l’interpréter à l’origine. "Les images sont vraiment fortes et dérangeantes. Ce n’est pas une belle danse. C’est un peu comme d’apprendre une chose vraie, mais à laquelle il est difficile de faire face."
"Je l’ai dansée, il y a 12 ans, et j’ai trouvé ça vraiment dur, poursuit-elle. Je pense que je suis mieux préparée maintenant." L’interprète doit danser avec ces énormes pierres qui sont utilisées depuis 23 ans. Elle les porte, les pousse… "La relation avec ces objets est vraiment complexe", considère Peggy Baker. Pour elle, ce fardeau représente les responsabilités et les désirs de la femme, de toutes les femmes culpabilisées pour leur sexe depuis le jardin d’Éden.
In Thine Eyes, du New-Yorkais Doug Varone, est une autre "œuvre maîtresse", selon la danseuse. Ce duo créé en 1996 porte sur l’art de se faire la cour. "C’est vraiment intéressant, dit-elle, parce que les mouvements sont très stylisés, précis, mécaniques, presque robotiques, alors que le sujet est très émotif." Son partenaire sera Larry Hahn, qui, tout comme les chorégraphes du spectacle, est de la même génération que Peggy Baker.
Les 26, 27, 28 janvier à 20 h
À la Salle Multi de Méduse
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