Xspectacle : Coup de ballet
Scène

Xspectacle : Coup de ballet

Avec Xspectacle de Crystal Pite, [bjm danse] fait la paix avec son héritage ballet jazz. Entrevue avec Louis Robitaille, directeur artistique de la compagnie.

Xspectacle

est le premier ballet intégral de [bjm danse] (alias Ballet Jazz de Montréal) depuis que Louis Robitaille en a repris la barre, il y a huit ans. Il explique que ce spectacle marque, pour la compagnie, un tournant vers une approche plus contemporaine. "Nous voulons être une espèce de phare de la création en danse actuelle aujourd’hui, tout en restant accessibles, parce que c’est une des grandes forces de la compagnie de pouvoir toucher différents publics."

Xspectacle a été créé sur trois ans, ce qui a permis à la chorégraphe invitée Crystal Pite de bien connaître les danseurs. Il s’agit en fait d’une trilogie qui débute par Short Work 24, une suite tout en contrastes de 24 pièces de 1 minute. Théâtral, The Stolen Show lève ensuite le voile sur le métier de danseur. La troisième partie, Xspectacle, est une sorte de cirque loufoque sur le jazz clinquant. "Pour moi, c’est vraiment un clin d’œil à l’histoire de la compagnie, un clin d’œil affectueux au fond", considère le directeur artistique. La chorégraphe se moque gentiment d’un certain snobisme qui lève le nez sur l’art qui divertit.

Mais pourquoi bouder son plaisir, se demande-t-on en visionnant les larges extraits vidéo du spectacle? Des mouvements amples et déliés, un grand sens du rythme et une énergie qui déménage: Crystal Pite a, semble-t-il, su conserver le meilleur du style ballet jazz tout en le dépoussiérant. Les 14 superbes danseurs font preuve d’une grande polyvalence. "Ils n’ont pas la grosse tête; par contre, lorsqu’ils rentrent sur scène, ce sont des bêtes, et moi, c’est ce qui me donne la chair de poule", lance Louis Robitaille.

"On a été très prudents pour ne pas renier l’héritage de la compagnie, poursuit-il. La joie de danser fait toujours partie de notre réalité. Trop souvent, en danse, on néglige cet aspect-là et on plonge un peu trop dans le conceptuel, l’intellect. Quand j’ai commencé à danser en 1972 – à l’École des Ballet Jazz justement -, ce qui m’a attiré à la danse, c’est le côté viscéral du mouvement, le côté vrai, presque naïf. C’est la base, et j’y tiens. Ça fait partie de la personnalité de la compagnie, et c’est précieux."

Le 30 janvier
Au Grand Théâtre
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